The Shape of Water est une véritable ode aux années 60, lors de la guerre froide aux Etats-Unis. Eliza, jouée parfaitement par Sally Hawkins, est une femme de ménage muette, travaillant dans un laboratoire de recherche top-secret, un jour elle découvre ce qui se cache au fond du laboratoire : un homme-poisson, ramené d’Amérique du Sud, où il est vénéré comme un dieu.


Ce conte est remarquable grâce à ces différents niveaux de lecture possibles : une réflexion sur la place de l’originalité dans le milieu du cinéma qui se veut traditionnel et sans prise de risque, la déshumanisation progressive de la société et la place des parias (femme muette, noire, homosexuel) dans la société.


On peut aussi souligner l’usage intelligent des couleurs pour mieux faire passer ces messages (par exemple le vert en tant que traditionalisme et bien-pensance par excellence, opposé au bleu, couleur de la vie et de l’amour), la mise en scène de Guillermo Del Toro, le magnifique travail du jeu de lumières du directeur de la photographie Dan Laustsen, les effets spéciaux fabriqués au lieu d’être numérisés et quelques séquences dansées très bien pensées.


Les acteurs jouent avec brio le rôle qui leur a été attribué, bien qu’ils soient souvent clichés à cause de la forme de conte de cette histoire. Alexandre Desplat fascine avec sa bande son aux petits oignons : c’est un sans-faute qui aurait sûrement encore plus marqué les esprits s’il n’avait pas eu une forme aussi traditionnelle et une fin si conventionnelle.

Khrom
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2018

Créée

le 25 févr. 2018

Critique lue 229 fois

Khrom

Écrit par

Critique lue 229 fois

D'autres avis sur La Forme de l'eau

La Forme de l'eau
carolectrice
5

Shape of You

Ca fait des mois que Sens Critique nous fait baver devant cette magnifique affiche très énigmatique... alors voilà, ça y est, je l'ai vu le dernier Guillermo del Toro, j'étais allée fortuitement voir...

le 19 févr. 2018

169 j'aime

14

La Forme de l'eau
mymp
4

Waterproot

Les quinze premières minutes augurent du pire, en mode Amélie Poulain, la revanche : ambiance désuète, images ripolinées aux teintes verdâtres, musique d’Alexandre Desplat avec accordéon de...

Par

le 14 févr. 2018

116 j'aime

7

La Forme de l'eau
Moizi
5

#JesuisSamson

Je suis vraiment déçu par ce film, j'adore ce que peu faire Del Toro, mais c'est sans doute celui que j'aime le moins avec Blade II. Alors ce n'est pas mauvais, il y a plein de bonnes choses dans le...

le 19 janv. 2018

113 j'aime

7

Du même critique

The Institute
Khrom
7

Les envoyés d’ailleurs

J’ai pris connaissance de ce « documentaire » après avoir vu l’excellente série Dispatches from Elsewhere, qui est pour faire court, une de mes meilleures expériences « télévisées » de 2020. Comme...

le 10 janv. 2021

1 j'aime

Profile
Khrom
7

"Don't publish anything"

Vu lors du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2018. Amy est une journaliste britannique qui a des fins de mois difficiles et elle voit l'occasion d'infiltrer un réseau de recrutement...

le 17 sept. 2018

1 j'aime

3 Billboards - Les Panneaux de la vengeance
Khrom
8

Les panneaux de la colère

Une fille a été violée et tuée près de chez elle. Pendant plus de 7 mois, l’enquête traîne et aucun résultat concluant n’est tiré. Lassée de devoir attendre, la mère décide d’agir en interpellant...

le 19 févr. 2018

1 j'aime