Del Toro s’est embourbé depuis quelques années dans un conformisme extrêmement prononcé, ce qui engendre une linéarité du récit assez "bateau", et par conséquent sans surprises. Dès que le conte commence, on sent la trame usée jusqu’à la corde, et une désagréable lassitude, comme un petit malaise, un genre de présage qui n’aurait pas lieu d’être ou qui devrait au moins s’évaporer au fil de l’intrigue.
Or, rien ne vient bouleverser le spectateur dans ce film. Le classicisme de cette histoire d’amour n’a même pas le droit à son intimisme, elle est constamment pressée par une réalisation académique, présentant une esthétique poussive mais finalement peu utile, car aucune place n'est laissée à l’ambition et aux merveilles qui faisaient du «Labyrinthe de Pan» un conte extraordinaire.
Dommage, même si le tout est bien loin de l'échec de Crimson Peak et reste plaisant à l'oeil, Del Toro arrive difficilement à se débarrasser de ses sales manies.