Une bluette entre l'homme têtard et la femme sans langue qui prend bien son envol mais ne parvient pas à me faire décoller. Plastiquement très esthétisant, Toro n'a rien à envier aux réal de Wong Kar Wai. Tout est optimisé pour un confort visuel et une immersion dans l'onirique, un travail énorme sur les décors : on peut carrément bloquer sur chaque image pour aller l'encadrer dans sa salle de bain. Une histoire sympa mais sans surprise, comme dans tout les contes finalement... Mais c'est surtout la mise en abîme sur fond de ségrégation qui m'a gavée : thème de la ségrégation raciale, de la ségrégation homophobe, de la ségrégation sociale,... qui permet de justifier cette histoire réunissant deux êtres opprimés à cause de leur différence. Malgré cette appréciation défavorable, j'ai passé un bon moment de cinéma. Toro reste un maître et construit un film qui aurait pu très vite tourner au ridicule dans d'autres mains. Je préfère, un peu dans la même veine, La jeune fille de l'eau de Shyamalan. Et pour l'atmosphère romantique dans un registre gothique, Crimson Peak de Toro m'a plu davantage.