Team Fortress
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S'il s'inspire aussi du Japon médiéval, La forteresse cachée ne répond pas aux mêmes standards que les autres oeuvres d'Akira Kurosawa sur cette période historique.
Rashōmon (1950) fit oeuvre de philosophie en mettant en exergue le miroir brisé des perceptions.
Les Sept Samouraïs (1954) parlait lui aussi de justice humaine.
Le Château de l'araignée (1957) du destin, du sens de la vie et de mysticisme.
Ici le réalisateur propose un film d'aventures plein de maîtrise dans la mise en scène.
- les reliefs montagneux sont parfaitement utilisés que ce soit dans des plans larges ou en contrechamps ;
- les mouvements de caméra portée accompagnent l'affolement ou la précipitation des protagonistes ;
- les combats entre samouraïs sont parfaitement chorégraphiés, qu'ils soient à chevaux ou d'homme à homme.
- enfin, comme dans Le Château de l'araignée, les jeux de lumière en noir et blanc dans les forêts, clairières ou grottes permettent d'abriter la toute puissance mystique de la nature.
Au-delà du talent du réalisateur, La forteresse cachée est surtout une comédie dramatique qui critique la lâcheté, la cupidité et la vanité humaine.
Bref un peu tous les vices de la bêtise masculine.
En ce sens, si le scénario préfigure de 4 années Sanjuro (1962), les thèmes abordés montrent à quel point Akira Kurosawa était ambitieux et unique dans l'écriture de ses films.
Bergman était sans nul doute son égal sur le plan de la sagesse.
Mais seul Kurosawa a su concilier scénarii et thématiques humanistes à l'image de l'anecdote suivante issu du film :
Lors de sa fuite, la princesse - émue par le sort d'une serf exploitée sexuellement - ordonne son rachat au général qui l'escorte. La troupe - déguisée en paysans - se fait rattraper par des soldats qui sont à leur recherche. Mais le nombre de personnes de leur troupe ne correspondant aux fuyards recherchés, ils sont ignorés.
Ainsi la bonté de la princesse lui permet en retour d'avoir la vie sauve.
Autre aspect de ce film si particulier, comme elle le fait dans les westerns, la musique accompagne de bout en bout le film :
- majestueuse quand le destin de la troupe se joue,
- légère et bucolique dans les instants burlesques,
- folklorique pour traduire les ambiances et présenter les mœurs nippones d'antan.
Enfin, un mot sur l'un des acteurs fétiches de Kurosawa : Toshiro Mifune va bien au-delà de ses mimiques habituelles, souvent débordant d'excentricité.
Sobre et ombrageux, il y tient l'un de ses plus beaux rôles.
Bref une des oeuvres les plus accessibles du maître tout en conservant :
- son ambition philosophique,
- sa puissance cinématographique.
En un mot un chef d'oeuvre !
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Créée
le 31 oct. 2021
Critique lue 43 fois
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