Proche du Tony Scott des "Prédateurs", Michael Mann est de ces cinéastes qui auront avant tout cherché à redéfinir la grammaire cinématographique, poussant chaque fois l'esthétique et les modes de l'époque dans ses derniers retranchements, donnant lieu à des oeuvres atypiques et pratiquement hors du temps, plus proche d'un cinéma expérimental.
Adapté du roman de Francis Paul Wilson, "La forteresse noire", second essai de Mann après l'excellent "Thief", va toute fois subir toute les tempêtes, allant du décès du superviseur des effets visuels Wally Weevers au remontage pur et simple par les producteurs qui couperont allégrement dans le vif, au grand désespoir du cinéaste qui reniera le produit fini.
S'il garde un certain pouvoir de fascination grâce à un sujet passionnant et à la mise en scène hypnotique de Michael Mann, "La forteresse noire" souffre énormément de sa conception chaotique, devenant quasiment incompréhensible pour le spectateur, complètement paumé face une intrigue en forme de gruyère géant.
Même constat malheureusement en ce qui concerne les effets spéciaux, la plupart inachevé et par instant calamiteux, cassant complètement l'ambiance anxiogène d'un film qui aurait pu être formidable.