En pleine période des gilets jaunes, des personnages se rendent dans un hôpital parisien. Raphaëlle, dessinatrice, a le coude cassé. Yann, chauffeur routier, a reçu des éclats de grenade dans la jambe. Le système de santé, déjà précaire, va être testé durant cette nuit de violence...
L'idée est excellente. Faite une sorte de huis-clos où la tension vient à la fois de l'intérieur (hôpital en déliquescence) et de l'extérieur (affrontements en manifestants et policiers). Et aborder ainsi à la fois la situation du système de santé et la crise des gilets jaune.
Par moment, on a le droit à de belles scènes, y compris de tension. Le problème c'est que les propos du film sont souvent très lourdement amenés.
Je ne doute pas que l'hôpital est réellement au bout du rouleau (heureusement je n'y passe pas assez de temps pour m'en rendre compte !). Néanmoins c'est un peu la fête aux clichés. Tandis que nos protagonistes sont très antipathiques.
Pio Marmaï en fait des caisses en camionneurs qui a pris des risques inconsidérés en manifestation, et qui veut à tout prix reprendre la route. Valeria Bruni Tedeschi incarne une bourgeois cinquantenaire avec la mentalité d'une ado. On ne sait pas vraiment si son comportement hystérique et égoïste vient des médocs ou de l'écriture du personnage. Toujours est-il qu'au second degré c'est drôle (était-ce l'intention de la réalisatrice ?), mais ça tranche avec le sérieux des thèmes abordés.
La mise en scène se veut documentaire, avec caméra à l'épaule, gros plans, etc. Parfois cela fonctionne, parfois c'est un peu surfait, et parfois c'est difficilement lisible (la séquence de fermeture de l'hôpital, un bazar de gestion de l'espace...).
Des intentions nobles donc, pour un résultat très inégal.