You're tearing me apart!
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En revoyant ce film, j'ai remarqué ses points communs avec d'autres films de bandes de jeunes (comme West Side Story, avec Natalie Wood aussi), mais poussés encore plus loin... Quand l'autre imaginait une histoire d'amour impossible à la Roméo et Juliette, celui-ci met en scène un malaise plus grand et plus existentiel, celui de l'adolescence et du passage à l'âge adulte. James Dean (dont le personnage s'appelle James, mais qui préfère qu'on l'appelle Jim, comme un aveu d'acteur mal dans sa peau qui préfère se réfugier dans celle de son personnage) est devenu l'icône de la jeunesse rebelle, un Rimbaud un peu moins poète et un peu plus Rambo, en blouson rouge.
Malgré la quête permanente du virilisme (ne pas passer pour une poule mouillée, cause de la violence), il en demeure une critique permanente de celle-ci (Natalie Wood qui dit qu'elle aime les hommes doux et gentils, et Platon et Jim qui entretiennent une relation presque homosexuelle malgré tout). Si le rapport à l'autorité est plus anarchiste dans West Side Story (notamment avec la chanson Officer Krupkee), il est peut-être plus naïve dans La fureur de vivre, puisque le jeune rebelle finit par s'allier, à moitié à son grand regret, à la police, afin de calmer son ami dangereusement armé, Platon, qui en mourra.
Il y a de l'insolence dans ce film, qui rappelle tout le temps que l'erreur est humaine. L'insolence de la jeunesse violente et en crise des années 50, celle qui était trop jeune pour faire la guerre et qui part donc d'ores et déjà désavantagée, sans repères ; la violence devenant un moyen de s'affirmer. Pourtant le film n'est pas violent, du moins pas physiquement. C'est dans l'esprit que ces jeunes sont perdus, à l'image d'un Platon sans philosophie, faible et solitaire. La jeunesse qui se cherche (aussi sexuellement) , qui se défie pour s'amuser et dont les jeux deviennent mortels, une rédemption ou un réconfort dans l'amour.
Les deux films, chef d'œuvre dans leur genre, m'ont marqué autant, mais La fureur de vivre a en plus un rapport à la génération d'avant qui lui donne une dimension supérieure : celle d'une ode à la jeunesse qui ne demande qu'une chose, qu'on les laisse vivre librement.
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Créée
le 29 mai 2023
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