Il y a les "films doudous", le genre de film que je peux regarder sans me sentir surmenée par des scènes sophistiquées ou du blabla trop pénible. Les films doudous tu peux les regarder pour te faire du bien au moral parce qu'il y a un fond réaliste, qu'il y a des petits moments ou tu dis "mince, il a pas de chance" mais ou l'on ne tombe pas dans l'extrême (pessimisme On), et les moments ou tu souris, ou tu peux te mettre à la place de la personne, ou l'histoire ne prête pas à se prendre la tête. Tu regardes le film, c'est original, ca passe tout seul comme une mousse au chocolat avec une pomme (faut apprécier les pommes.)
En fait j'ai souris devant se film presque tout du long, surtout les vingt cinq dernières minutes. Et la fin ! Oh, une banane sur la figure (vive les fruits!) ! Triste que ca se termine. La déclaration tout en douceur lâché sur les dernière secondes est surprenante, passez du "je vous aime", moment d'attente "Mademoiselle, avez-vous entendu ? Je vous aime. Je vous adore", et le malicieux sourire de l'actrice qui rétorque dans le jeu de se "taire et de donner", fin d'une distribution de carte au Tarot (même le tarot a une petite histoire), et honnêtement Lemmon est fait pour se type de rôle : parfois un peu excentrique, un peu timide mais un peu éclectique (chanter et égoutter des spaghettis avec une raquette de tennis what else?), un rôle donc juste spontané, pas spécialement lâche, mais pas spécialement trop sûr de lui, jamais méchant, il tient une prestation extraordinaire, soft et pointilleuse, juste, et le regard pétillant va avec le tout.
En fait vous prenez tout ça, vous faite un shaker, et vous avez un Jack Lemmon.
Les sentiments renvoyés entre Shirley Mclaine et Lemmon sont vraiment touchant, parce que simple et mis en avant avec brio, les jeux sur joués ce n'est pas ma poire. La bouille de McLaine apporte une fraicheur à se film ou l'on sort de la femme stéréotypée maquillée et pomponnée à la chevelure de princesse, pour une coupe à la garçonne que CCBaxter (Lemmon) complimente (mè qué adorablé) nommé aussi Brin d'amour dans le film, pour dire combien il a de la veine. McLaine est vraiment bien, un peu lunaire, discrète, mais avec une petite poigne que l'on ressent dans sa façon de parler, accroché à un mauvais gars mais sans devenir pleurnicharde et lassante. Tout en finesse !
La thèse du film vient droit du fait que Tony Curtis avait se type d'attitude, c'est à dire emprunter l'appartement de son ami pour y emmener une fille de son choix et passer la soirée avec... Oui donc son copain était littéralement un peu mis à la porte, en échange d'un billet ou d'un dédommagement.
D'ou le titre de se film, ou l'on a un Jack Lemmon dans un rôle super attachant, un peu naïf, mais toujours serviable, souriant, et innocent qui cède aux caprices de ses supérieurs pour pouvoir gagner en échelons au travail, et qui un moment donné se prend une beigne (clairement) et décide de remédier à cela tout simplement. Voilà, le concept est simple, mais bon dieu qu'est ce que c'est bien meublé. C'est réaliste, ShirleyMcLaine est superbe, la scène ou (Spoiler!) elle tente de mettre fin à ses jours et la longue scène de réanimation sous les yeux ahuris de Lemmon est terrible et étonnante car tout en simplicité en restant particulièrement prenante, la bonne humeur qui reprend vite le dessus, le film est presque en huis-clos, entre son appartement, et son boulot.
Se film fait parti intégrante de mes préférés, d'une de mes prestations préférés de Lemmon, et surtout d'une de mes scènes préférés : la fin ! Et quelle fin ! C'est ça qui est géniale avec les films anciens : souvent c'est fait simplement mais cela pousse à développer une bonne genèse.