Je n'ai pas trouvé grand-chose à redire sur ce film très sympathique, manifestement fait avec trois francs six sous, par une bande d'amis qui ont dû bien se marrer.
La "gardav" c'est évidemment la garde à vue, subie par le personnage de Thomas Lemoine, qui fait sans doute le récit transposé d'une GAV qu'il a subie dans la vraie vie.
On retrouve donc, présentés comme des expériences un peu incongrues, cocasses, tirant vers l'absurde, les éléments d'une véritable GAV : tutoiement immédiat (a priori, pas très légal), flics blasés qui font cela au kilomètre, cellule sale agrémentée d'une couchette en pierre, repas inconsistants (et encore, on ne voit que le petit-déjeuner, pas la bouffe pour chiens servie aux autres repas).
Pourquoi se retrouvent-ils là, le jeune Mathieu et ses deux compagnons de galère ? Ils rendaient service à leur pote Ousmane qui tournait un clip de rap, dans lequel ils jouaient le rôle de flics de la BAC. Quiproquo, embrouille, illustration de la manière dont les jeunes sont traités au quotidien par la police, avec hurlements et menaces. Puis ils se font serrer avec de la cocaïne, dont ils ignoraient totalement la présence, ne connaissent pas plus l'origine. Et plus de cinquante kilos de poudre blanche dans le coffre de la voiture.
Les acteurs sont chouettes, même s'ils semblent tout sauf professionnels. Les gags ne sont pas forcément subtils, mais jamais lourds (Mathieu : "mais moi je n'ai pas l'habitude [des GAV] comme vous, je suis blanc"). On sort de là l'esprit léger, après une petite comédie sans prétention, un film de potos, pas impérissable mais témoignant d'une joyeuse énergie.