Si de loin, le film n’a aucune raison d’être mauvais, de près on voit bien que rien n’y est vraiment bon. Pour nuancer son effet pétard mouillé, cette comédie passablement ratée sur la PMA raconte avec réalisme et sans (trop) de pathos des parcours familiaux touchants et peu montrés.
Le film suit Inès et Lucie dans leur quête pour trouver du sperme après 4 pma échouées en Belgique et des problèmes financiers qui ne leur permettent pas d’échouer pour cette 5eme tentative. L’histoire de ce couple lesbien qui tombe amoureux puis se perd en cherchant à fonder une famille est sympathique et touchante.
La rencontre de Lucie et Inès dans une version reconstituée de la Mutinerie n’est pas convaincante.
Sur le pan comique, les blagues s’enchaînent de manière effrénée sans atteindre leur but.
Il s’agit peut-être d’un manque de conviction, de présence ou de générosité de la part des acteurs mais on pourrait aussi blâmer un montage qui traîne derrière les blagues et les dessert.
L’intrigue crée la curiosité puis se découd en passant trop rapidement d’une clinique à une université à un bar étudiant à un pavillon de banlieue à un studio de yoga…
Cette suite de péripéties et de nouveaux personnages est absurde et alourdit au lieu de dynamiser. Le manque de lien entre la vingtaine de tableaux crée un effet patchwork de gags qui met l’intrigue au deuxième plan.
En définitive, on trouve de tout mais rien de fini et rien de vraiment beau dans La Graine.
Néanmoins, il y a quelques jolies choses dans cette comédie moderne.
Il y a des acteurs de qualité : François Damien est plutôt sympathique, Stacy Martin est charmante et il y a une jolie retenue dans le jeu de Marie Papillon.
La bande son est amusante et choisie avec soin.
Certaines blagues sont comme par hasard bien écrites.
Et surtout, pour ajouter aux bons sentiments de la scène finale du mariage, l’intrigue est singulière et m’a réchauffé le cœur. Le sujet du parcours vers la parentalité pour ce couple lesbien est charmant et léger avec une once de réalisme.
Montrer des lesbiennes globalement heureuses, qui ne meurent pas à la fin, peuvent s’aimer sans réprobation familiale le tout sans scène de cul voyeuriste est rare et mérite d’être applaudi des 2 mains.
Ce film aurait pu me faire rire aux larmes mais a quand même a réussi à me faire sourire avec tendresse.