La Grande Aventure LEGO par cloneweb
Comment aurais je pu me douter en ouvrant ma première boite de Lego dans les années 80 que je verrais un jour un petit bonhomme jaune au cinéma ?
Pourtant, quand on regarde l'évolution de la marque au fil des années, cherchant toujours à être le plus en phase possible avec son équipe, la sortie dans les salles de La Grande Aventure est parfaitement logique et censée. Et comme la firme fait toujours bien les choses, elle s'est associée avec suffisamment de talents (Chris Miller et Phil Lord, géniaux réalisateurs de Tempêtes de Boulettes et 21 Jump Street) pour que le film soit cool.
Le truc, c'est que La Grande Aventure Lego, est plus qu'un film "cool". C'est tout simplement le film parfait pour son sujet et une des meilleures productions animées depuis bien longtemps.
La première qualité du film, et celle qui marque le plus une fois qu'il a démarré à l'écran, c'est la qualité de son animation. Lord et Miller ont choisi les images virtuelles et la 3D mais un rendu réaliste : les personnages ressemblent aux jouets jusqu'au plus petit détail (à l'instar du casque de Benny cassé comme sur les vrais, c'était un point faible) et s'animent comment si nous étions en train de jouer dans notre salle de jeu. Ce sont nos jouets d'enfance qui prennent littéralement vie sous nos yeux !
L'histoire, elle, commence de la manière la plus classique qui soit : avec un personnage ordinaire qui va devenir extraordinaire. Joseph Campbell et sa théorie du héros monomythe ne sont pas vraiment pas loin tant le parcours d'Emmet, qui se retrouve propulsé Elu et probable sauveur du monde Lego, est classique au sens nombre du terme. Du moins dans les grandes lignes puisque Lord et Miller prendront au fil de l'histoire un malin plaisir à jouer avec le mythe, voir carrément à le démonter brique par brique.
Évidemment, les deux réalisateurs livrent une galerie de personnages réussis et leur humour fait mouche à chaque fois. Blindant le film de références (sans déconner, qui se souvient de la gamme Fabuland ?), ils parviennent à toucher tous les publics, aussi bien enfants qu'adultes, que collectionneurs affirmés ou simples amateurs de briques colorées. Il y a 1000 idées par plan, du genre à donner envie de revoir La Grande Aventure en bluray avec la possibilité de faire pause pour tout capter.
Et puis vient le dernier acte. Celui qui transforme le film en autre chose qu'une simple quête héroïque, celui qui touche. En cherchant à déconstruire les univers cloisonnés (et ceux marqués par les franchises) de la marque, Lord et Miller rappellent que tout cela n'est d'abord que du plaisir : celui de laisser aller son imagination à la construction, celui de vivre des aventures et de s'amuser. On en revient à l'essence même du Lego tel qu'imaginés par un jeune fabricant de jouets danois qui a eu l'idée de mettre des picots sur des bricots pour qu'elles s'emboitent, faisant en passant un pied de nez aux gammes actuelles très orientées "respecte la notice" La base de la base.
Ca aurait pu être une publicité géante (et ça en est quand même une, puisque le film donne envie d'acheter des boites de construction) mais The Lego Movie, c'est avant tout une grande aventure pour toute la famille, ni cynique ni ancré dans le réel, ni un remake ni un reboot. Juste du vrai, du grand cinéma.