Il serait préférable de ne pas trop se moquer d'Argol
La Grande Menace
Voici donc le premier film qui me fit véritablement peur. La première fois, c'était sous une tente, un de ces été de jeunesse dans un camping oublié, devant une tv 33 cm en couleur, mais avec l'antenne un peu foireuse. Pourtant, ce fut un choc.
L'histoire n'est pas banale : un policier français, Ventura, enquête sur un meurtre. Il ne le sait pas encore, mais il vient en réalité d'ouvrir une port sur une réalité aussi fascinante que terrifiante. Aux côté de Ventura, excellent, s'avance Richard Burton tout simplement magistral. En quelques regards, il nous embarque dans son monde totalement intangible, aux portes de l'enfer.
Avec peu de moyens visuels, avec le service d'une Angleterre maussade, dans un climat d'années 70 où la crise économique commencent à faire des ravages, voici une perle. Un film rare. L'ambiance, que l'ont pourrait trouver datée, n'est pas aisément accessible. Oui, il n'y a pas de gerbes de sang, d'effets gores, de cris monstrueux, d'effets 3desques sur fond vert. Oui, il peut paraître désuet. Alors regardez-le dans le noir, sur un écran moyen, avec une sono moyenne. Ce film emmerde les références blueraisiennes dolby surround 5.1 TDS IMAX. Burton vous regarde et vous plongez avec Ventura vers ce que nous sommes. La peur, nos pulsions de meurtre, la folie. Car nous sommes l'antéchrist ; nous nous passionnons pour cette télékynésie, vivons ces expériences sans songer un seul instant à ce que nous ferions. Le docteur Morlar a une réponse, sombre, angoissante mais ô combien réaliste sur ce que nous sommes, pauvres mortels.
J'ai trouvé, dans une lecture récente, que les critiques de l'époque : « On devrait trembler, on rigole » lit-on dans Télérama, « ce récit policier en forme de conte fantastique manque de suspens et de clarté » lit-on dans le Monde. Ah oui, vraiment ? Dans ce cas twilight devrait générer la mise à mort du cinéma touche pipi et de l'industrie du livre car si La Grande Menace est une pure purge, alors je suis fier d'avoir mauvais goût.
Il y a deux façons de lire le titre original, The Medusa Touch. Soit, version télérama, on connait la Méduse par le reboot du Choc des Titans et alors oui, on est mort de rire. Ou alors on a un poil de culture classique, on a croisé Shiryu ou on a vu le premier Choc des Titans. Alors, on rigole déjà moins ou alors, on rigole figé pour l'éternité.
Le docteur Morlar vit dans une période de crise, où le monde semble s'effondrer. En fait, c'est un peu comme aujourd'hui. On perd un AAA ? Le monde semble totalement partir en sucette ? Ne vous inquiétez pas. Morlar a une réponse à nous offrir.