But alors you are french ?
"La grande Vadrouille", c'est mon enfance, ce sont des fous rires, c'est "thirty three" & "Tea for two", c'est Louis de Funès qui se déjouit des performances de son orchestre, c'est Bourvil et ses pinceaux, c'est mon sempiternel refus de consommer des citrouilles car ce sont uniquement des projectiles à balancer aux allemands...
"La grande vadrouille", c'est le folklore mythologique d'une France résistante bon enfant face à l'envahisseur Teuton. Point de collaborateurs, points de privations ou de massacres, tout est terriblement sujet à la rigolade.
Et il faut bien l'avouer, qu'est ce qu'on rigole. Le tandem Funès / Bourvil est à son sommet pour ce film, chacun bénéficiant de scènes d'anthologies...
Toujours engoncé dans ses rôles de gentil méchant / méchant gentil, Louis de Funès interprète une partition exceptionnelle, ce chef d'orchestre virtuose dans ses crises de colères, ses caprices de chaussures, ses en-cas nocturnes, cette scène d'anthologie aux bains turcs..
Et Bourvil ! Son timbre de voix geignard se lamentant des tourments que lui impose Stanislas, à lui prendre ses chaussures ET son vélo, à tâcher les allemands, à s'inquiéter de son physique au coucher, qui s'interroge sur les westerns...
Louis de funès & Bourvil ; Augustin & Stanislas, c'est la réplique absolue "Y a pas d'hélice hélas -- C'est là qu'est l'os."
La réalisation n'est pas transcendante, mais qu'importe, revoir la scène de Louis de Funès maltraitant verbalement ses musiciens suffit à me redonner le moral pour une semaine au minimum.
Enfin, "La grande vadrouille" reste en proportion population/nombre de spectateurs en salles le plus grand succès du cinéma français, loin devant le "Bienvenus chez les Chtis" de Boon et "l'Astérix et Cléopatre" de Chabat.
Rien que pour ça, on se doit de chérir cette merveille nationale du cinéma franchouillard, et prendre le temps de léguer le tout aux générations futures.