Un bain turc, en 1942. Deux tête émergent d'un nuage de vapeur. De drôles de périscopes, qui naviguent en marmonnant Tea for two, un code censé attirer un aviateur anglais à big moustache. Bref dialogue in the langue of Shakespeare entre Stanislas, chef-d'orchestre, et Augustin, peintre en bâtiment, qui découvrent vite le quiproquo : "But alors, you are french !" But alors, l'ennemi teuton n'a qu'à bien se tenir : cette paire d'aventuriers improvisés résiste encore et toujours à l'envahisseur. Ils n'ont pas de potion de magique, mais ils sont malins, coléreux, veinards. A leurs trousses, les écrasants vainqueurs se muent en tas de guignols poussifs. Record d'entrées en salles à sa sortie (17 millions de spectateurs). Un an après Le Corniaud, de Funès, plus teigneux et réjouissant que jamais (le voir diriger l'orchestre de l'Opéra est un régal), recommence à tyranniser gaillardement Bourvil le tendre. Gérard Oury mène son road-movie de l'Occupation tambour battant.