Nous sommes en 1977, un petit film de SF sort sur les grands écrans. Personne ne s’attend alors à l’incendie d’enthousiasme qu’il va déclencher. Georges Lucas a eu du mal à trouver un studio prêt à se lancer dans l’aventure. La 20th Century Fox finit par accepter de soutenir ce projet.
Dès les premières images le sens dramaturgique du réalisateur éclate. Déjà à travers les premières notes d’une musique qui deviendra mythique. Puis à travers la mise en scène d’un texte qui défile et qui nous parle de « rebelles », « d’empire galactique maléfique », de « vaisseaux spatiaux », de « bataille », d’« espions » et d’une certaine « étoile de la mort » ainsi que d’une princesse. Et enfin à travers la première séquence immédiatement dynamique qui nous plonge dans le feu de l’action et nous fait découvrir cet univers étoilé avec ses robots, ses vaisseaux, ses combats et un enjeu qui nous échappe totalement à cet instant et que nous découvrons au fur et à mesure des trois premiers épisodes. Un enjeu d’autant plus fort qu’il échappe même aux acteurs principaux de l’action, dépassés par leur propre histoire qu’ils ignorent en bonne partie.
Ainsi durant les seventies, un conte galactique venait de voir le jour. Un conte où chevaliers et princesse qui appartiennent à l’imaginaire du moyen âge côtoient le monde de la SF, le tout dans une ambiance de western galactique. Sans que cela sonne jamais faux et artificiel. Le génie de George Lucas a été d’inventer ce monde avec ses grands espaces, ses vaisseaux, ses planètes désertiques, ses bars jazzy mal famés, ses créatures improbables, ses robots aux caractères bien individués mais surtout d’avoir ancré dans cet univers une histoire universelle qui touche en profondeur : un drame familial et une histoire de rédemption. George Lucas a su insérer dans ce drame une dose d’humour, en particulier à travers le comportement des robots. C’est donc bien d’un drame qu’il s’agit mais d’une histoire qui sait ne pas se prendre trop au sérieux.
On ne se lasse pas de replonger dans cet univers, de se laisser happer par le climat de mystère qui entoure les personnages : leur identité, leurs motivations, qui entour aussi les événements qui nous échappent en bonne partie comme la mort étrange d’Obi Wan. A chaque fois, je tente de revoir la saga avec des yeux neufs, en oubliant tout ce que je sais, et la magie opère.
En cette année 77, la starmania est née avec tout ce qui accompagne les grands succès : figurines qui ont inondé le marché, les répliques qui deviennent cultes et envahissent les cours de récré. Des générations d’enfants vont grandir au rythme de cette histoire, des étoiles plein les yeux, comme ce sera le cas quelques années plus tard avec la saga de Harry Potter.
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Critique remise à jour le 6 janvier 2024