Cela va faire quelques années que j'aborde un re-visionnage annuel de toute la saga Star Wars (je ne compte que les films produits par Lucas) et je me rend à chaque fois compte à quel point elle m'a marqué, que ce soit à travers les films, les produits dérivés ou son univers (et ce pour la première et la deuxième trilogie, même si depuis quelques temps je garde une affection toute particulière pour l'originale). Découvert très jeune, A New Hope m'aura énormément marqué et influencé, et ce juste avant de voir La Menace Fantôme au cinéma, je devais avoir dans les 5 ou 6 ans.
Par esprit "puriste" (et passionné !), je les redécouvre toujours dans leur version cinéma comme je les avais pour la première fois découvert sur VHS, ne supportant pas les rajouts numérique orchestré par son créateur par la suite (ainsi que ses quelques modifications, certes minimes, de scènes/dialogues).
A New Hope, c'est l'épisode difficile, celui où Lucas doit mettre en place et développer l'univers et les personnages. Il met ici en scène un affrontement entre le bien et le mal où le mal est symbolisé par un empire, une redoutable station orbitale capable de détruite une planète ainsi que par Dark Vador, énigmatique et charismatique méchant, seigneur noir et l'un des derniers représentant de la force et de l'ordre "Jedi", considéré comme une "ancienne religion". Le bien c'est la rébellion qui se bat contre l'empire et ses représentants, symbolisé par une princesse qui a volé les plans de cette redoutable station orbitale. Elle sera bientôt rejoins par une galerie de personnages ô combien intéressantes.
On découvre d'abord deux robots, un bavard et l'autre qui ne communique que par bruit. Puis Luke Skywalker, doux fermier rêvant des étoiles mais coincé sur terre. Orphelin, on n'en sait peu sur son passé mais il devra, au fur et à mesure, faire preuve d'une force et d'un courage à toute épreuve. Mais c'est après avoir rencontré Ben Kenobi a qui les plans de l'étoile de la mort était destiné que tout va changer pour lui. Kenobi, personnage énigmatique et sage connaissant le père de Luke ainsi que les pouvoirs de la force, l'initie à son destin de futur jedi et lui permettra de voler dans les étoiles avec l'aide d'un contrebandier recherché, charismatique, attiré par l'appât du gain et accompagné d'un Wookie.
Si l'intrigue est plutôt classique (la saga deviendra un peu plus complexe et tragique dès l'opus suivant), elle n'en reste pas moins très bien exploitée et efficace, et surtout l'intérêt n'est pas forcément là mais dans l'ambiance ainsi que l'univers développé par Lucas. On navigue entre différentes planètes, extra-terrestre, "choses", langage, vaisseaux (mon dieu, quelle classe le Faucon Millenium et le X-Wing !), sabre et pisto laser ou encore infrastructures. Lucas met en scène un univers fascinant, riche, attachant, passionnant et laissant place à beaucoup d'imagination alors qu'il continuera de l'exploiter à merveille par la suite. Lucas tire son influence de la science-fiction comme "Flash Gordon", de l'univers de Tolkien, de la culture japonaise et notamment celle des Samouraï, de Kurosawa ou tout simplement d’événements réels (il dira plus tard que l'empire lui a été inspiré par Nixon et la guerre du Vietnam).
On peut aussi dire de même des personnages que ce soit Luke, Leia et surtout Han Solo, personnage ô combien charismatique piquant presque la vedette à ses compagnons. Son égoïsme, sa classe, sa nonchalance et ses piques verbales avec la princesse et parfois Chewbacca sont bien souvent irrésistibles. C'est souvent par lui que Lucas inclue quelques touches d'humours bien pensées.
L'univers si magnifique de Lucas est aussi mis en valeur par une qualité visuelle et des effets spéciaux impressionnants et surtout qui n'ont pas pris une ride avec l'âge (et c'est mieux sans les futurs rajouts numériques qui sonnent faux...). L'ensemble est réaliste et Lucas nous emmène dans un univers qui en devient plus vrai que nature. Sa mise en scène est à la fois efficace mais surtout immersive, il nous y immerge en plein coeur et chaque seconde donne l'impression d'être au côté des protagonistes. Le travail de Lucas et de son équipe est extraordinaire, comme en témoigne cette impressionnante bataille finale, où le travail à base de maquettes est remarquable. Visuellement c'est aussi grâce aux divers décors et costume mettant en valeur l’esthétisme de l'univers de Lucas que ça marche, ce dernier trouvant toujours le parfait osmose entre tout cela.
Lucas filme tout cela avec passion, l'ambiance est prenante, parfois même mélancolique et il met en place une vraie dimension d'une rare puissance, où tour à tour, on ressent les sensations d'aventure, nostalgie, d'action et même de lyrisme, à l'image du passage sur Tatouine et du regard de Luke vers les étoiles. Il retranscrit très bien les enjeux, sachant vraiment prendre son temps et sait mettre en place de la tension lorsqu'il le faut. Les touches d'humours, souvent légères, ne sont jamais de trop (à l'image de la charge de Solo contre les Stormtroopers) et il maîtrise à merveille son univers, tous les personnages ont leur place et leur importance.
Le casting est idéal. Si Harrison Ford crève l'écran et livre une performance naturelle et génial, les autres acteurs, de Mark Hamill à Carrie Fisher en passant par les grands Peter Cushing et Alec Guiness, ne déméritent pas. Sans oublier l'imposante et terrifiante voix de James Earl Jones pour Dark Vador. Et puis comment ne pas parler de la bande-originale inoubliable de John Williams, le compositeur américain écrit des thèmes fantastiques qui nous transportent dans cet univers et colle à merveille avec les images, ne faisant que renforcer le mythe qui se construit en face de nos yeux.
Alors qu'il a du mal à réaliser ce projet entreprit au début des années 1970 et qu'il a lui-même pris des risques financiers pour le finir, George Lucas finira par obtenir un des plus gros succès de l'histoire du cinéma avec son troisième film, qui fait suite à THX 1138 et au génial American Graffiti. Par la suite il ne se préoccupera quasiment plus que de cette saga, lançant deux suites (mais qu'il ne réalisera pas) et mettant en scène une nouvelle trilogie quelques années plus tard puis finira par confier sa saga à d'autres pour de nouveaux films... mais les prémices sont là, et elles sont remarquables, réalisés avec génie et sachant jouer avec l'imaginaire de nombreuses générations.
Le charme opère toujours autant malgré un nombre de visions déjà fort considérable. C'est toujours avec émerveillement que je redécouvre cette saga que je connais pourtant par cœur et donc merci à George Lucas... Merci pour ces années de bonheur et de magie durant lesquelles tu auras fait travailler sans relâche mon imagination.