Film culte s'il en est dans le domaine de la science-fiction, Star Wars reste avant tout une extraordinaire épopée de l'espace devenue une référence absolue dans le genre, mais en mode space opera grandiose, fantaisiste et au ton léger, au contraire de films sérieux et métaphysiques comme 2001 Odyssée de l'espace.
Après avoir rédigé les critiques de la prélogie, je m'attaque donc au film le plus mythique de la saga, que j'ai découvert en 1977 dans un état d'hébétement total, ne sachant trop quoi penser, mais complètement émerveillé. En effet, avant Star Wars, il n'y avait rien ou si peu, sinon les films de SF des années 50 qui clamaient la peur extraterrestre symbolisant la guerre froide. Avec ce film, George Lucas réalisant un rêve d'enfant, donnait une autre dimension à la science-fiction, et jamais il n'avait imaginé l'ampleur de cette folle entreprise qui allait pulvériser des records de recettes d'abord, puis de popularité, et surtout révolutionner le style des sagas de SF. J'ai ensuite revu de multiples fois cette trilogie, en vibrant à chaque fois.
On n'avait jamais vu une telle effervescence qui s'appuyait sur un recyclage de plusieurs mythologies, nourri de références multiples. Dès ce premier plan de folie où l'on voit cet immense croiseur interstellaire qui n'en finit pas d'apparaitre en haut de l'écran, on se demandait dans quel monde on était tombé. Un film unique où s'enchaînent très vite une bataille cosmique puis des tirs de phasers qui crépitent de partout, bref du jamais vu à l'époque ! Ensuite c'est l'apparition d'une grande silhouette noire, celle de Dark Vador qui dès le début intrigue par son allure, on devine vite que c'est un méchant, mais dans ce premier film, il n'a pas encore une grande envergure, il se tient aux côtés de Moff Tarkin qui dirige l'Etoile Noire. Son heure viendra.
Tout ça pour dire que découvrant à l'âge de 18 ans cet univers et ces sabres-lasers au bruitage étonnant, reste inoubliable, il a fallu y retourner les jours suivants et se pincer pour voir si je ne rêvais pas. Et j'imagine mal comment les générations plus jeunes découvrent aujourd'hui ce petit film encore mal fichu, surtout après avoir vu pour la plupart, la prélogie avant ; la notion de découverte peut s'en trouver complètement différente, voire même altérée ou pire, décevante (enfin j'espère pas).
En 1977, le film s'intitule en français la Guerre des étoiles, ce n'est qu'en 1997 lorsque Lucas ressort la trilogie en édition spéciale remasterisée et complétée de scènes supplémentaires, qu'est apparue la numérologie en épisodes IV, V et VI, le IV étant retitré Un nouvel espoir. Les progrès en matière d'effets spéciaux confortèrent Lucas de s'atteler à cette fameuse seconde trilogie (antérieure) qu'il avait prévue. Mais parmi ces scènes rajoutées, il y a celle entre Han Solo et Jabba avant de quitter l'astroport de Mos Eisley, qui techniquement n'est guère réussie, même si elle est intéressante pour mieux comprendre la relation entre le mercenaire et le contrebandier visqueux.
Parmi d'autres petits reproches, on peut noter des personnages peu développés (mais attachants) joués par des acteurs inconnus (si l'on excepte le grand Alec Guinness et Peter Cushing), de même la mort stupide voire même banale de Obi Wan Kenobi, plus quelques Fx qui tiennent du bricolage avec de grosses maquettes et beaucoup d'inventivité, font passer le film pour un film destiné aux enfants. Mais qu'importe, la magie a fonctionné, tout ceci possède un charme indéniable, et George Lucas a pu se concentrer avant tout sur la force de son récit : il ne s'agit après tout que d'un groupe de rebelles qui dans une lointaine galaxie, cherchent à renverser un pouvoir tyrannique. Ceci est simplement revisité par Lucas qui transpose une vague histoire de chevalerie dans l'espace, nouant les fils narratifs d'une intrigue qui allait passionner des millions de spectateurs qui découvraient les batailles galactiques.
Bref, c'est une synthèse de tous les thèmes d'aventure rehaussés de prouesses techniques qui pour l'époque étaient déjà pointues, et soutenues par une BO symphonique magistrale rappelant les grandes fresques historiques, voire même des thèmes wagnériens, car Star Wars sans John Williams ne serait sûrement pas tout à fait ce qu'elle est, premier épisode d'une saga entrée dans la légende cinématographique. Vive la Force !