[Science Fiction (SF Horrifique, Catastrophe Apocalyptique, Anticipation) / Suspense / Action]
Adaptation du roman éponyme d' H. G. Wells, blockbuster holywoodien et une ligne en plus sur le CV de Steven Spielberg, voici comment est la plus part du temps décrit ce film qui, à l'heure où j'écris, se rapproche du vingtième anniversaire de sa sortie.
Cependant, cantonner cette œuvre à ces quelques répliques préfabriquées et peu développées passent indeniablements à côté du propos et de l'intelligence du long-métrage.
Spielberg - dont je ne ferai aucune bio/filmo/truco/biblio/machinavecunoaumilieu-o/graphie, déjà parce que ce n'est pas mon but ici et ensuite parce que si vous sortez pour la première fois de la grotte dans laquelle vous êtes venus au monde et que la culture cinématographique la plus facile d'accès vous est étrangère soit par un désintéressement de tout soit par un snobisme pseudo-intellectuel pompeux et égocentré c'est vous que ça regarde - est un conteur d'histoire et adapte le roman du père de la SF contemporaine dans une version fidèle bien qu'ayant subie quelques changements pour des questions de visions d'auteur ainsi que des ajustements pour poser le cadre dans la société des années 2000.
Nous suivons Ray (Tom Cruise) dans son quotidien. Beauf juste ce qu'il faut, Ray mène une vie de métro-boulot-boulot. Divorcé, il a la garde de ses deux enfants, Robbie (un ado idiot interprété par le gars qui jouait Goku dans DB Evolution - sans commentaire) et Rachel (une petite fille insupportable) un week-end sur deux.
Tout se passe bien, le week-end commence par des engueulades et le père part se pieuter pour ne plus avoir à supporter ses chiards. Mais..., tout va trop bien.
Tom Cruise une fois debout assiste avec la petite à un orage hyperviolent qui coupe le jus dans toute la ville, même les piles ne fonctionnent plus - autant le dire tout de suite, ça pue un peu la merde pour eux !
Il part à la recherche de sa bagn... de son fils qui est partie faire un tour avec sa bagnole. Il retrouve sa voi... sa progéniture (chair-de-sa-chair, tout-ça-tout-ça), en plein centre-ville et "BOUM", belote et rebelote, des éclairs frappent de plus belle mais toujours au même endroit.
Flairant le problème la population, dans sa grande sagesse entreprend de fui... de s'atrouper autour du cratère que la foudre a finit par creuser. S'en suit un tremblement de terre de magnitude "l'Espagne s'est détachée du continent" et un robot de guerre alien à trois pattes sortant des entrailles terrestre qui, à peine debout commence à vaporiser les couillons qui ont jugés bon de rester pour regarder plutôt que de se casser. Tom Cruise avec son ado sous le bras réussi à rentrer chez lui pour récupérer sa gamine et à chourer la seule voiture fonctionnant encore en ville. De là, commencé leur pénible périple.
Raconté de cette façon, l'intro paraît peut-être un peu basique, cependant la suite va aller de péripéties en péripéties et ce pour mon plus grand plaisir. Soyons honnête, je ne m'attendais pas à grand-chose, je pensais même me faire chier devant. Et pourtant, j'ai vraiment aimé !
Le suspense est au rendez-vous. L'intrigue se veut progressive bien que rentre dedans. Et le côté dérangeant/ effrayant du film n'est étrangement pas l'invasion alien.
En effet, l'un des aspects les plus percutants est sans doute la façon dont le réalisateur dépeint la bêtise humaine. Intention volontaire ou ressort scénaristique pour faire du spectaculaire (?) je ne sais pas (quoique... c'est sûrement volontaire), la bassesse de l'être humain (j'attends ici l'être social) y est terrifiante. Si le ressort de l'extermination de masse, des créatures guerrières détruisant pour prendre et l'impression que la fuite est impossible tendent vraiment à ancrer sur un plan littéraire l'histoire dans le genre de l'horreur, c'est pourtant la torpeur et la folie des bipèdes terriens qui troubles le plus.
Troupeau de couillons regardant ébahis le danger par fascination plutôt que de fuir ; émeute pour prendre d'assaut un véhicule quitte à en venir au sang ; une armée qui sait que les frappes explosives et autres "joujous" qui tuent des gens sont inefficaces mais qui y vont quand-même tout en faisant barrage aux populations pour éviter qu'une émeute éclate au sein d'une... émeute ; des crétins préférant faire monter leurs bagnoles inutilisables à bord d'un bateau plutôt que de laisser la place à d'autres passagers ; et j'en passe... Ce n'est pourtant pas le propos du scénario et ces scènes sont glissées de façon plutôt habiles dans le sens où elles découlent de la suite logique de l'aventure, elles ne sont pas simplement rajoutée pour qu'on s'attarde dessus, elles se fondent dans le décor ce qui est d'autant plus cynique dans l'idée car cela dénote d'une mentalité de masse. Il s'agît là pour moi de l'aspect le plus impactant du film qui lui ajoute un réalisme et montre que quelque soit le danger, il n'y a pas plus dangereux que l'être humain.
Hormis cela, bien que je n'ai pas compris pourquoi une bonne partie des figurants étaient atomisés alors que d'autres étaient utilisés comme engrais pour "alien-former" la planète, l'œuvre en elle-même est une véritable ode à la science-fiction. Ne sombrant pas dans la SF Apocalyptique (appelée SF Catastrophe) de série Z²+, on voit une sorte d'hommage aux films d'invasions qui ont du bercer l'enfance de Spielberg.
De plus, l'action et le dérouelement de l'intrigue laissent assez de mystère et de questionnements en suspend pour donner une crédibilité à l'ensemble. Ce qui peut être un pari risqué si plutôt que de voir une volonté de réalisme - dans le sens où l'humanité est si impuissante qu'elle ne parvient pas à percer les secrets ni les motivations de l'envahisseur - on attribue à ce parti-prix une incohérence scénaristique (ce qui, je pense, n'est pas le cas, on est dans un film de Spielberg, le monsieur connaît son taf).
Après moult souffrances tant par la faute de ses congénères que par celle des êtres venus d'ailleurs, Tom Cruise parvient à sauver sa fille et retrouver son fils (ce qui était plutôt surprenant bien que je m'attendais à une happy-end - c'est Spielberg tout de même). Les aliens meurent avant d'avoir atteint leur but et, pour une fois, ni les terriens, ni les armes, ni même les américains (!) n'y sont pour quelque chose ! Une sorte de morale cynique à la place fait mouche, la nature empoisonne les bons hommes vert (enfin gris) !
Peut-être un message montrant que la planète est plus forte que la gangraine qui lui saute sur le dos ? Possible... c'était juste imprévisible et pour le coup ça faisait une chouette chute !
En bref, plein de chose à dire sur ce film, mais j'ai autre chose à faire que de déblatérer dessus bien que je pourrais encore trouver des trucs à dire. Nous avons affaire là à un bon film, mélange de science-fiction, d'action, de suspense et d'horreur (relativement tout public). Une bonne histoire, un petit frisson, une aventure haletante qui se regarde du début à la fin sans broncher. C'est tout ce que je demandais !