Mes yeux se sont écarquillés lorsque j'ai découvert l'année de ce film : 1989 !
On dirait un long-métrage des années soixante tant l'histoire est tarte...
Après s'être aimés tendrement, un couple de yuppies (jeunes bourges) projette de divorcer et le mari s'en ouvre avec un avocat... Un divorce peut-il l'être à l'amiable ?
Les ex-amoureux vont donc se livrer à une guerre des nerfs sur les conditions de la séparation et détruire ce qu'ils aimaient en se détruisant eux-mêmes...
On ne sait trop s'il faut rire de cette comédie noire ou pleurer... Et cette valse-hésitation est agaçante...
D'autant que Dany DeVito (1944/---) qui joue (brillamment) le rôle de l'avocat, est nul comme réalisateur. Sa carrière est bien plus réussie comme acteur, et il se hasardait aussi parfois en producteur. Bref, self made man... Il n'a du reste tourné que six longs-métrages et celui-ci est le second : peu convaincant, avec un tournage pantouflard, peu palpitant, les plans ne sont pas bien rythmés, et ça se traîne...La durée ressentie de l'aventure est bien plus longue qu'en réalité ce qui est un mauvais signe. Quant au début de l'aventure, on ne peut dire qu'elle vous accroche à votre siège...
On l'a échappé belle : le premier tournage durait plus de trois heures et a évidemment été coupé au montage. Le réalisateur a dû être téléporté dans les sixties : il y a bien un moment des galipettes amoureuses prometteuses, mais les ébats sont soigneusement et hypocritement voilés de draps surdimensionnés : il vous faudra deviner ce qui se passe dessous. Par contre, le son ne laisse aucun douté sur le motif des gloussements. Le final se déroulera finalement d'une manière peu glorieuse avec un gros plan sur la fenêtre de la chambre. Désespérant, stupide, ridicule...
Le scénario ficelé par Michael Leeson, d'après le roman éponyme de Warren Adler de 1981 est infect. On s'ennuie. Pire, ceux qui connaissaient à cette époque un divorce avec le couteau sous la table ont du fuir en cours de projection. Il y a bien des gags, mais éculés comme quand la femme est suspendue à un immense lustre et à haute altitude : que va-t-il arriver ?
Quant aux amoureux, je n'ai pas du tout avalé le rôle joué très mal par Kathleen Turner, pas vraiment un grand pris de beauté, et encore moins Michael Douglas, oui, oui, le fils de !
Ça ressemble au mariage de la carpe et du lapin.
L'enregistrement était lui aussi tout aussi désolant, pollué qu'il était par d'affreux bruits de fond probablement émis par un projecteur prêt à rendre l'âme.
Ajoutons à ce noir tableau une pub immodérée pour la tabagie... Ne parlons pas de la musique, pas plus transcendante que ce film sans intérêt.
Et pourtant, contre toute attente, ce film a attiré en salles françaises 949 133 spectateurs avec un taux de rentabilité mondiale de 320 %.... Pour comparaison, Rain Man de Barry Levinson triomphait sur le podium avec 6 474 520 entrées... Pas un grand cru que cette année 1989 !
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France 5 le 08.11.2024-