J'ai pleuré comme un môme. Et je n'avais aucune envie de me retenir. Pleuré parce-qu'il s'agit simplement de gens qui hurlent à la vie, qui crient vivre, qui insufflent leur rage de vivre, et finalement de vaincre. On ne s'arrête pas de vivre parce-que la mort rôde... elle est dans l'air ambiant, on la sent, elle nous achève déjà de sa présence alors qu'elle n'a même pas commencé son œuvre. Et si elle ne faisait rien, finalement? Déclarer la guerre à la mort c'est faire quoi? La réponse est évidente.
De l'action de repousser la mort par un peu d'optimisme... c'est tout. C'est con, mais il fallait le dire de cette manière, avec un môme qui a une saloperie de tumeur au cerveau. Pas rien ça. Difficile de rester de marbre, dur d'être positif, délicat de faire abstraction du problème. Putain oui c'est dur, mais pas impossible.
Les parents n'arrivent pas à dormir, car ils attendent l'opération du lendemain avec une certaine appréhension. Ils finissent par blaguer sur les séquelles que pourraient avoir leur gamin si l'opération foirait : « J'ai pas envie qui soit aveugle, sourd, muet, nain... » ; L'attente insupportable se transforme alors en une partie de rigolade dans le pieu, comme il en existe des milliers, exactement au même moment. Le rire ne changera rien au caractère grave de l'épreuve qu'ils traversent, il n'ôtera pas le caillou dans le cerveau, il permet juste d'avoir fait semblant de continuer à vivre, d'avoir eu le courage de vivre comme tout le monde l'espace d'un court instant, alors que l'inéluctable est en suspens au-dessus d'eux comme un couperet de croquemitaine.
Le tableau final n'est même pas vraiment un « Happy End » (après tout, il s'agit de Roméo et Juliette...), aux couleurs de promesses de l'ombre, oserai-je comparer, car le schéma familial présenté à l'écran n'est pas celui, idéalisé, que l'on croit.