Les films de Pialat m’ont toujours jusqu’à mtnt provoqué beaucoup d’émotions. Il ne cherche pas à expliquer, à conceptualiser, il filme simplement les relations humaines. Cette humanité est d’autant plus forte lorsqu’elle provient de personnages avec un caractère à premier abord médiocre, animés par une volonté purement égoïste jusqu’à blesser ceux qui les entourent. Je pense aux scènes de couple entre Nathalie et Philippe, alors qu’il encaisse la mort prochaine de sa mère, il reçoit pique sur pique concernant la future défunte ou sur lui-même. Et malgré tout cela ils restent ensemble, on sent parfois de l’empathie l’un envers l’autre alors que chacun blesse l’autre à sa manière. Il y a aussi Roger qui avait hâte que l’agonie de Monique se concrétise, que Philippe s’en aille pour qu’il retrouve son quotidien à boire des coups, harceler et draguer lourdement des jeunes femmes et qui, dans les derniers instants avant le trépas de son ex femme, dans un plan séquence long sans musique, juste le père la mère et le fils, reste avec elle jusqu’au bout, lui masse le pied et va annoncer la mort de celle-ci à Philippe se trouvant dans une autre pièce avec cette simple phrase « c’est fini ». Il pleurera sa mort sur tte la prochaine partie du film. C’est alors que tte l’humanité nous vient à nous. Par des actions simples, des phrases brèves, mais qui font mouches.
Et c’est profondément humain parce que les pensées prononcées dans le film sont celles que l’on pense nous même parfois, mais qu’on ne dit jamais car on sait ce que celles-ci peuvent provoquer. En fait Pialat enlève les « non-dits », enlève les barrières, et plonge le spectateur dans la vérité profonde de chacun, mais cache cependant la tendresse et l’empathie, pour la faire ressortir dans des petits moments comme le plan séquence du début du film où le fils met de la musique et il ne se passe rien, ou juste avant qd ils se racontaient des anecdotes sans langue de bois. Et ces paroles blessantes me touchent davantage car elles sont dévoilées au grand jour, Pialat dit ce qu’on oserait jamais raconter à qqn, même un proche.
Tout cela est joué de manière simple, vraie, il n’y a pas de sur interprétation, de performance d’acteurs, juste des gens qui communiquent et qui témoignent de leurs sentiments d’une manière maladroite, pas maladroite dans la façon de jouer mais maladroite car c’est ainsi que sont les relations humaines, complexes, contradictoires, passionnées.
j´ai plus d’attaches pour les « connards » de Pialat que ceux d’Haneke. Car chez ce dernier, le scénario introduit un personnage ultra dangereux parmi d’autres qui sont justes des connards. Et alors il y a aussi une empathie des connards envers le gros connard du film mais comme c’est bien souvent un énorme détraqué, la partie des « non-dits », qui pour le coup ne sont pas explicitement cités comme Pialat mais compris par des moments de silence ou des regards, fonctionne moins pcq on se reconnaît pas en eux vis à vis du détraqué, les faits reprochés étant trop extrêmes (littéralement le meurtre en fait avec Benny’s video ou Happy end tsais).