10ème film de Pixar, Là-Haut (Up) était jusqu'à présent le seul film du studio que je n'avais pas vu, et pourtant il avait tout pour me plaire, notamment le retour tant attendu de Pete Docter à la réalisation, que l'on n'avait plus vu depuis l'excellent Monstres & Cie, qui reste à ce jour mon Pixar préféré, ainsi qu'une ribambelle (première fois que j'utilise ce mot, je suis fier de moi) de récompenses, en particulier aux Oscars, où en plus de recevoir la statuette du meilleur film d'animation, il fut nommé dans la catégorie du meilleur film, chose rarissime pour les films du genre puisque outre Là-Haut, seul Beauty and the Beast en 1991 avait réussi cet exploit, exploit que Pixar reproduira un an plus tard avec Toy Story 3. Docter collabore pour ce film aussi bien à la réalisation qu'au scénario avec Bob Peterson, un historique du studio, puisqu'il avait été responsable de l'écriture de trois autres films avant celui-ci. Le postulat de départ est plutôt simple, Carl Fredricksen est un vieil homme qui, ayant perdu l'amour de sa vie, décide de partir réaliser le rêve qu'ils avaient tous les deux en commun et s'installer en Amérique du Sud.
Là-Haut a la réputation tenace d'être un film extrêmement triste, réputation confirmée par toutes les personnes que je connais. Des films tristes j'en ai vu, et je suis du genre à pleurer facilement devant un film (quel bonhomme putain, je vous envoie du rêve là, non ? Lisez la suite), mais pour le coup c'est la première fois qu'un film me fait chialer aussi vite, les 10 premières minutes du film sont la perfection incarnée. Si après ces 10 minutes et tous les événements qui se produisent vous n'êtes pas en position fœtale en train de vous noyez dans vos larmes, c'est que vous n'avez pas d'âme, soyons clairs sur ce point. Ces 10 premières minutes nous font passer à travers toutes les émotions, pour finir sur les plus douloureuses. Cette introduction permet de suite de s'attacher à Carl, qui sans ça aurait tous les traits d'un personnage détestable.
Comme d'habitude, il n'est pas nécessaire d'appuyer sur certains points récurrents chez Pixar, comme la technique absolument parfaite, dans la veine de Wall-E, bien que ce dernier proposait un univers quasiment photo-réaliste, tandis que celui de Là-Haut est beaucoup plus cartoonesque. La composition de Michael Giacchino, qui signe ici sa 3ème collaboration avec Pixar, est tout simplement l'une de ses meilleures à compter de ce jour, en particulier la partition Married Life qui est sans doute responsable de bien des chagrins. Cet univers haut en couleurs contraste fortement avec les thèmes abordés par le film. Dans ma critique de Wall-E je soulignais l'audace de Pixar, qui s'engageait pour la première fois dans un thème à portée générale, et bien ici Docter et Peterson revienne aux sujets plus personnels qui ont fait la renommée du studio. Des thèmes très sombres sont mis en avant, en particulier pour un film destiné à un public assez jeune, comme le deuil ou bien l'absence d'un parent. Enfin, sans spoiler, la dernière image du film est sans doute la plus marquante de l'histoire de Pixar, tant elle colle parfaitement avec tout ce que le film aborde. Si l'introduction était comparable à une bonne claque bien placée, cette image finale est digne d'un camion qui te percute à pleine vitesse sur l'autoroute.
Mais avec ses nombreux personnages tous aussi attachants les uns que les autres, son odyssée touchante parsemée à la perfection d'un humour efficace et jamais vulgaire, ses scènes d'action haletantes et ses visuels éblouissants, Là-Haut se classe parmi les plus grosses pépite de Pixar, ce qui n'est pas une mince affaire, et fait partie de ces grands films d'animation capables de marquer aussi bien petits que grands. 8 ans après Monstres & Cie, Pete Docter signe quant à lui un nouveau coup de maître, faisant de lui le réalisateur le plus en vue du studio.