Le "premier" film de zombies français. Par un critique ciné qui a fini par répondre à l'argument "c'est facile de tailler mais t'as fait quoi toi ?" (argument débile évident). Dans la démarche, ça se respecte et puis le genre étant à la mode, ça serait dommage qu'un mec qui ne connaisse rien à ce délire vienne gâcher la fête.
ça c'est pour le voeu pieux parce que dans la pratique, le fan n'aura pas fait mieux.
Il serait facile de se cacher derrière le manque de moyens pour éviter quelques critiques et quelque part, ce budget limité pourra excuser quelques faiblesses de forme. Dommage que ça soit au niveau du fond que l'étron remonte la tuyauterie pour resurgir par la lunette des toilettes.
Le casting est calamiteux. J'ai cru à un moment que Dahan saurait optimiser son matériel en faisant tuer dans les 10 premières minutes son flic chauve et trapu et dont la prestation m'a presque fait regretter celle de Caubert dans "Truands". Il ne sait pas jouer ? Pas grave, on en fera un bon zombie. Sauf que le reste est à l'avenant : Doudou Masta (pourtant capable de bonnes choses comme dans "La commune") est horriblement mal dirigé, handicapé (comme les autres) par des dialogues qui sonnent faux malgré le nombre de "putain" à la minute (et en plus, il joue exactement comme Jawad dans "Plus Belle La Vie"). La fliquette est grotesque, le "Gitan" donne envie de chanter du Daniel Guichard et le flic à moustache a le potentiel dramatique d'Hercule dans Dragon Ball. Bigre. Reste papy René et sa grosse saucisse pour espérer apporter un vague soupçon d'humour dans cette bien triste équipe.
Et puis Dahan écrit comme un pied. Je l'imagine préparer son film, se remater tous les classiques du genre et les succès récents, noter passages obligés et moments "has been" et les empiler dans un fichier Excel. De toute façon, depuis qu'on a réussi à faire croire que Romero faisait passer des super méga critiques sociales dans ses films, on peut raconter n'importe quoi dans un film de zombies, y aura toujours un bon gros geek qui y verra ce qu'on a quoi on n'a pas pensé. Du coup, on empile. Un passage à la "REC" (mais quand on maitrise pas la caméra, c'est plus difficile que ça en a l'air), un à la Resident Evil, un moment de bravoure solo pour chaque personnage (avec chacun sa "spécialité" of course, façon jeu vidéo ou manga adolescent), une scène sur une voiture entourée de zombies (et où pleuvent les faux raccords), etc, etc... Ah et puis pour avoir l'air "underground" ou "indé", une petite scène façon viol dans une cave de cité, pour faire crier le bourgeois et triper les rabougris du bulbe. Une impression de lire un cahier des charges plaqués à l'écran, sans liant, sans subtilité, sans surprise mais avec pas mal de prétention. Quand on veut en faire trop sans en avoir les moyens, on se casse la gueule.
Le "premier" film de zombies français est donc un échec à peu près à tous les niveaux (il y a bien quelques scènes nerveuses et jouissives réussies mais la débilité des dialogues et les personnages trop clichés prennent trop le dessus). Dommage, tant pis.