On a déjà tout dit sur The Wild Bunch, film de Sam Peckinpah, l'enfant terrible du cinéma d'Hollywood. Une histoire de fuite à plusieurs niveaux: la bande qui est poursuivie par les chasseurs de prime, la jeunesse qui s'enfuit, le temps de l'innocence qui est fini. Les règles du western sont brisées: il n'y a plus de héros, la violence nivelle tout, il n'y a plus de bons ni de méchants (sauf à la fin) et il n'y a pas de vainqueurs, que des vaincus, vaincus par le temps qui passe plutôt que par l' ennemi. Et la violence, cruelle, omniprésente mais sublimée par les ralentis.
Un mot sur les acteurs, des potes de saloon de l'oncle Sam, tous remarquables:
William "Pike" Hold-up,impitoyable avec sa moustache du chef; Ernest "Dutch" Browning l'adjoint, pas exempt de tout reproche pour avoir abandonné son Angel gardien; Robert "Private" Ryan, ancien acolyte passé à l'ennemi et un autre membre de la bande "Lyle Gorch" joué par Warren Oates, le formidable Warren Oates comme disait Monsieur Eddy, en son temps.
Le thème principal de La Horde Sauvage, j'allais oublier, c'est la trahison, la trahison lâche des copains d'hier et la culpabilité qui en découle, qui va entraîner la bande finalement vers Thanatos, un endroit très sinistre pas très loin du Pécos. Et alors ça va tirer dans tous les coins à grands coups de machine gun et puis Degüello*!
Le western de papa lui-même prendra des balles perdues avec ce film, le sommet indépassable de l'évolution du genre et il ne s'en relèvera pas. Et les fourmis rouges de la spéculation et de la finance vues au début achèveront les rêves portés par les scorpions du début.
*Degüello: sonnerie jouée par la cavalerie mexicaine annonçant qu'on ne ferait pas de quartier.