Si ce court métrage de Chris Marker choisit comme support visuel celui du roman photo, ce n'est pas une chose anodine
Car tel un album de photographie remplis de souvenirs qu'on feuilleterait avec engouement, recollant bout à bout chaque moments vécus, La Jetée base sa narration sur le même processus.
Ce processus naturel qu'est celui de fixer une temporalité à une image figée et d'y coller un ensemble de souvenirs et d'y donner vie, s'applique encore une fois de lui même, passé le visionnage des premières images.
La voix de Négroni nous accompagne et donne corps à cet ensemble de photos noir et blanc de toute beauté, allant même jusqu'à lui conférer un aspect profondément poétique.
Le temps est présent partout : Dans le musée d'histoire naturel, avec leurs animaux figés, mais aussi et simplement dans la relation entre ces deux êtres, perdus dans les limbes du temps.