Je ne sais pas qui a choisi le terme "roman-photo" pour décrire ce court métrage, "nouvelle-photo" aurait été moins vendeur, mais plus exact. Et encore. Le texte, enfonçant des portes ouvertes, est facultatif, il est simplement là pour donner de la tension et un aspect documentaire grâce au son constant de la voix du narrateur. Le scénario, reprenant les fantasmes intemporels et universels de la fin du monde et du voyage dans le temps est volontairement, je pense, épuré de toute complexité. Reste la réflexion basique sur la mémoire et, irrémédiablement, sur la mort. L'usage de la photographie accentue la frustration d'une idée de chute trop bonne pour être développée comme il le faudrait. Reste la musique, seule fondation solide de ce film. Bref, je trouve dommage que l'une des œuvres les plus superficielles de Chris Marker soit aussi sa plus connue.