Waw.
Je crois avoir attendu ce moment très longtemps (ce qui me rapproche peut-être encore plus de ce "film"). Cet instant où les images et les mots ne font plus qu'un pour ensemble faire naître la grâce. Et quelles images ! Rarement j'ai été aussi touché par l'esthétique d'un film. Ma faible expérience du court-métrage y est sûrement pour quelque chose, mais ce "film", comment appeler ça autrement, ce poème en prose photographique et morbide a mis une claque à (presque) tout ce que j'ai pu voir avant. C'est simple, terriblement simple et à la fois si puissant. Oui, bien sûr, c'est expérimental, mais parfois les expériences conduisent à des chefs d'oeuvre, et ici c'est le cas. Et quels mots ! Comme je le disais, ce n'est pas un récit, c'est un poème. La narration de Jean Negroni aide également à créer cette ambiance qui m'a rendu fou.
De plus, j'ai totalement accroché à l'ambiance SF très assumée (et qui a je trouve très bien vieillie), post-apocalyptique, et qui n'a pas été sans me rappeler la série des Fallout, que j'apprécie beaucoup.
L'histoire qu'on vient de me raconter, je l'ai très souvent imaginée, recherchée (à travers des films comme le récent Cloud Atlas) mais je ne l'avais pas encore trouvée. C'est maintenant chose faite, La Jetée vient d'exorciser un de mes démons intérieurs. Pas de pleurs, pas de rires, pas de place pour ça dans ce film. Une boucle, qui n'attend que d'être bouclée. La crainte et l'envie de connaître le futur. Le bonheur de savoir que d'autres ont ce regard sur le passé.
La Jetée est une réelle affaire de sensations.
La Jetée, ça a été un état symbiotique entre l'image, le son, l'Histoire, et moi. Je ne peux que vous le souhaiter.
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