Ceci n'est pas une histoire vraie.
Le tableau « La jeune fille à la perle » est l’une des œuvres les plus renommées du peintre néerlandais Johannes Vermeer. De ce tableau est né un roman, de Tracy Chevalier, adapté en film par Peter Webber en 2004. Tout ça pour dire que les éléments retracés par le film ne constituent en aucun cas la réalité historique. C’est une version romancée, une hypothèse formulée par rapport à l’identité du mystérieux modèle. Ici, le modèle est une jeune fille modeste et timide, servant en tant que bonne dans la maison du maître.
Scarlett Johansson interprète Griet. Pour une fois l’actrice s’affiche sans artifices, et cela fait plaisir à voir. Elle est métamorphosée, fraîche et innocente. Le personnage en lui-même est un peu fade. Griet est belle, Griet est toujours vertueuse... Bref, Griet est trop parfaite pour être passionnante.
Sa rencontre avec le peintre se fait attendre. Vermeer est interprété par Colin Firth. L’acteur anglais joue l’artiste avec un regard fou qui est parfois impressionnant, souvent peu crédible. La relation entre le maître et le modèle se noue de façon douce et tranquille. Le film s’admire comme on admirerait une toile.
Des seconds rôles de qualité sont présents et sous-exploités. Pauvre Cillian Murphy. Son personnage n’est là que pour contenter les jeunes filles en manque d’amour. L’histoire de Griet avec le boucher romantique est fichtrement inutile. Le film n’étant déjà pas très long (à peine une heure quarante), cette bluette a probablement été rajoutée pour essayer de donner un poil d’intérêt à la vie de la bonne. Raté. Sinon, c’est agréable de revoir la discrète Anna Popplewell interpréter l’une des enfants Vermeer. Quant aux thèmes d’Alexandre Desplat, bien que discrets, ils restent comme toujours envoûtants.
Ainsi, « La jeune fille à la perle » est une incursion dans l’intimité d’un peintre au XVIIè siècle qui se trouve parfois fascinante, mais souvent trop romancée et conventionnelle pour être réellement intéressante.