Je pensais pas que c'était un dessin animé ; je croyais que l'affiche était dessinée pour faire genre et que le titre était une sorte de métaphore.
L'idée de base n'est pas mal, le conte aurait pu être chouette. Malheureusement, le développement est faible. On s'en rend compte assez vite : le Diable qui trouve toujours une excuse pour ne pas récupérer la gonzesse, ça pue, surtout que les excuses viennent de nulle part. Et puis en plus, puisqu'il s'agit du Diable, il est difficile de trouver cohérent le fait que l'héroïne soit 'pure' alors qu'elle s'est paluchée dans son arbre... Mais bon, j'dis ça, j'dis rien. Après c'est un peu chiant : il se passe pas grand chose, les conflits sont rarement intenses, les auteurs mettant trop de distance et privilégiant la contemplation plutôt que l'immersion. Les résolutions sont un peu évidentes et le récit ne comporte aucune surprise narrative (le coupage de mains est spoilé par le titre et on sent trop bien venir le happy end final). Les personnages sont faiblement développés, le spectateur n'a jamais l'impression de les connaître, même pas l'héroïne.
Le graphisme est intéressant. Certains dessins comportent trop de trous, mais globalement, c'est assez joli à voir, surtout une fois que l'animation s'arrête ; durant l'animation, il y a parfois des sortes de dessins-taches que j'ai trouvé intéressants. Le jeu de superposition est également une bonne idée, bien exploitée de surcroît. Les personnages sont reconnaissables, expressifs par le corps (et non le visage) ; les attitudes sont justes, efficaces. Les voix fonctionnent assez bien aussi, correspondent avec le rôle et la personnalité du personnage.
Bref, le film vaut surtout le détour pour l'aspect visuel, le récit étant peu et mal développé.