Dans la filmographie d'Yves Allégret, La jeune folle n'a pas laissé la même trace que Dédée d'Anvers ou Une si jolie petite plage. A raison. Le film souffre d'une sorte de syndrome de réalisme poétique désuet avec une dramatisation excessive dans la noirceur la plus totale. Le sujet est pourtant original, dans une atmosphère qui rappelle des thématiques abordées par Ford ou Loach. Le récit se situe en 1922, au plus fort du chaos irlandais lorsqu'une jeune femme en quête de vengeance s'éprend d'un républicain. Il est beau, l'assassin de son frère mais elle ne le sait pas encore (que c'est son meurtrier). Danièle Delorme, angélique, pourrait presque à elle seule sauver le film de l'emphase si elle n'avait pas comme partenaire Henri Vidal, une fois de plus mauvais. En quelques petites scènes, Maurice Ronet montre lui qu'il a du talent. Mais il n'a pas le rôle principal, hélas.