D'emblée, Sonia Bergerac, une enseignante de français sans histoire bascule dans un "burn out" incontrôlé qui devient l'élément déclencheur. Des élèves en douce dévoilent un pistolet où on ne sera jamais l'usage. La professeure tente pour se faire respecter de le confisquer. C'est le drame. Les élèves la menace, tente de l'agresser. Elle tire. Un coup qui dit ASSEZ : assez des coups, des insultes et de l'obscurantisme qui règne dans ce collège situé en banlieue parisienne. Ce " flingue " lui redonne le peu de pouvoir qui lui reste et elle tente ainsi de faire passer un message : un écho à l'égalité, la laïcité et la liberté qui semblent bien utopique. C'est une culture mitraillée et piétinée qui se relève par ce qu'elle a toujours combattu : prouesse de ce huis clos où se révèle des maux qu'une République ne veut pas entendre ou qu'on croyait résolu à jamais : par exemple la liberté des femmes. Une jupe que porte cette enseignante qui scandalise ce système patriarcale, elle demande alors en revendication : Le Jour de la Jupe . Provoquant toutefois pour ces Françaises qui se sont battu pour le port du pantalon. Un message clair : on peut mettre une jupe sans être une pute. L'espace se passe dans un amphi théâtre, pas anodin pour une représentation qui concentre toutes les difficultés sociales de ce qui dépasse de l'éducation nationale. On retrouve cette idée dans le théâtre shakespearien : les relations entre le microcosme et le macrocosme. Cette espace clos et ses extérieurs vont devenir de plus en plus en rupture. Parents en colère, journalistes en chien d'infos l'action du RAID et une ministre de l'Education Nationale autoritaire mais sans réelle efficacité montre une fabuleuse mascarade médiatique en totalement décalage avec cet espace clos. Deux mondes bien distincts se créent comme nous montre le réalisateur Jean Paul Lilientheld. Une tentative d'espoir à travers ce chaos politique et médiatique que prend cet évènement. La musique de Kohann apporte un ton plus léger permet de calmer la tension constante du film et apporte cette dimension non pas héroïque au protagoniste mais la finalité de ce drame moderne qu'on vient d'être témoin. La découverte de cette actrice longtemps absente de nos écrans Isabelle Adjani juste virtuose. Ainsi que ses acteurs non professionnels qui s'annonçent comme des futurs " grands " du cinéma français. Le César du meilleur espoir masculin de Kévin Azaïs nous le confirme. Un chef d'œuvre social ayant une forme brut et théâtrale nous invitant à rejoindre ce groupe cloisonné contre leur grès où les langues finissent par se délier.