Mise en scène remarquable s'employant à signifier un contraste entre la détermination impassible des juifs, leur cohésion (un regard contemplatif leur est associé, en extérieurs), et le stress de la culpabilité des villageois, divisés (en intérieurs bien souvent, nervosité du montage - une fois cut sur le secrétaire de mairie -, éclatement du découpage et dispersion géographique des personnages, cloisonnement, surcadrages...). Belles choses au niveau du montage son: en autre, le pas du cheval progressant vers le village initiant un réveil de conscience du secrétaire de mairie (le pas diététique se prolonge ainsi sur le plan lui succédant, cadrant le personnage en question), la tension inquiétante de la musique.
Sobriété toute en intensité des deux personnages endeuillés, animés par la seule nécessité d'accomplir le rituel sacré, parfaitement étrangers à la colère (l'homme au cimetière serrera la main de son ennemi). Force du châtiment immanent, immatériel et dévastateur comme un nuage noir.
Rq: Effectivement, on note cette tentative (irrespectueuse et humiliante) d'accaparement par le soldat russe de la casquette du jeune voyageur juif, endeuillé, débarquant du train. Signe que les drames de la guerre n'auront rien enseigné.