Véritable événement de ce début 2017, « La La Land » a su déchaîner les passions, notamment chez ses plus fervents admirateurs. Et j'avoue que je ne suis pas loin d'en faire partie. Car franchement, il est rare qu'un film me fasse un tel effet à plusieurs reprises. Ne serait-ce que la scène d'introduction, merveilleusement mis en scène et stimulante au possible, donne le ton, d'autant que « Someone in the Crowd », la chanson et chorégraphie suivante sera encore plus impressionnante. C'est l'un des seuls reproches que je peux faire à l'œuvre : ces deux premiers numéros sont tellement ébouriffants, vertigineux que les autres, aussi sympathiques et touchants soient-ils, font légèrement pâle figure.


Mais bon, ce serait bien réducteur de limiter ce magnifique hommage au cinéma (« Les Demoiselles de Rochefort », « West Side Story », « Une étoile est née », « Un américain à Paris » pour ne citer qu'eux) sachant toutefois tracer son sillon sans l'aide de personne, le talent de Damien Chazelle (déjà auteur de l'exceptionnel « Whiplash ») explosant quasiment à chaque plan, magnifié par une photographie sublime et des couleurs au diapason (mais ces robes, quoi!). Mais si le cinéaste nous en met donc plein la vue, il ne sacrifie jamais pour autant son histoire d'amour, souvent émouvante et se donnant la peine d'être relativement réaliste dans son déroulement, les différents passages de la vie d'un couple, avec ses joies, ses peines, ses moments de grâce comme ses crises étant développés avec sensibilité, d'autant que niveau glamour, Ryan Gosling et Emma Stone forment un couple au charme assez irrésistible.


Aucun second rôle marquant en revanche, mais ces deux héros se suffisent presque à eux-mêmes, ce qui rend ce choix cohérent. Et puis il y a ce final, merveilleux mélange de rêve, de mélancolie, de désillusion et d'émotion, digne des plus beaux classiques de la comédie musicale et dernier très grand moment d'une œuvre qui en contenait déjà quelques-uns. « La La Land » est un film enivrant, dont on sort heureux et triste, certes un peu inégal, mais souvent prodigieux et d'ores et déjà l'un des musts de 2017 : l'année commence bien.

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le 3 mai 2018

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Caine78

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