"The Piano" fut un gros succès critique en 1993, faisant notamment de Jane Campion la seule femme (encore à ce jour) à avoir reçu la palme d'or à Cannes. Rétrospectivement, méritait-il ces honneurs ? La réponses est clairement oui !
Holly Hunter incarne ici en nuances une Ecossaise muette, colérique, et en apparence froide, qui s'exprime en réalité en jouant du piano. Elle se rend avec sa fille en Nouvelle-Zélande, où l'attend son nouveau mari, colon gentillet mais peu empathique. Là, elle commencera à donner des leçons de piano à un ancien marin britannique qu'elle ne laisse pas indifférent...
Malgré ce que suggère le pitch, "The Piano" n'a rien d'un mélodrame cliché ou d'une romance convenue. Le film est original, subtil dans son écriture, et avance en non-dits et en émotions, avec en prime une relecture partielle du conte de Barbe Bleue ! Pour cela, il s'appuie sur ses interprètes : face à Holly Hunter, Sam Neill et Harvey Keitel sont en forme ! Sans oublier Anna Paquin, étonnante dans le rôle de la petite fille à fort caractère. Jane Campion nous livre également une mise en scène solide et profonde, qui exploite à merveille la nature néo-zélandaise, une photographie vert/grise de bel effet, et quelques imageries bien trouvées (le piano isolé sur la plage...).
"The Piano" est donc un très beau film, à découvrir sans hésiter.