Beowulf reprend une relecture moderne du mythe nordique du héros éponyme. Fans de Héroic-Fantasy et autres adulateurs fanatiques de Conan le cimérien en auront franchement pour leur argent. On avait pas vu un film barbare aussi énervé depuis bien longtemps. On sent l'hydromel, l'acier et le sang jusque dans le canapé. Réalisé par l'ingénieux Zemeckis et écrit, entre autres, par le génial écrivain Neil Gaiman (que les fans de fantasy et de comics doivent connaitre), le film comprend un casting somptueux. Malkovich donne la réplique à Hopkins, Robin Wright Penn, Angelina Jolie... tous en pixels. Si l'on peut dire. Car la principale particularité de Beowulf est d'être intégralement réalisé en 3D. Car Zemeckis ne tourne désormais plus de "vrais" films. On avait déjà repéré son savoir faire dans le un peu décevant Pole Express, ainsi que Monster House qui tentait de faire de l'ombre à Pixar. Sauf que dans Beowulf, on prend en pleine claque l'une des dernières innovations en matière d'animation faciale, la "Performance capture". Et force est de reconnaitre que le résultat est carrément bluffant dans de nombreux plans. Presque troublant. Malheureusement le métrage 3D pèche encore pas mal dans l'animation globale (scène de course ou encore Beowulf montant à cheval) et dans certaines textures trop artificielles. On ne peut tout de même pas s'empêcher de penser que l'on a peut-être devant les yeux les prémices du cinéma de demain. Et forcément de voir alors Zemeckis, au mieux, comme un visionnaire, au pire comme un précurseur. Reste que le résultat n'a pas encore trouvé la recette miracle, la potion magique, pour rendre le tout plus "organique". Le même film avec le même casting en chair et en os aurait certainement bluffé tout le monde. Bel essai transformé en tout cas, pour ce qui reste un flamboyant spectacle, dont les plus chanceux ont pu voir la primeur dans les conditions optimales des salles IMAX 3D, pour lequel le film a été originellement prévu, en relief.