Le réalisateur Robert Zemeckis a employé la technologie de la motion-capture pour créer son film d’animation Le pôle Express, il la réutilise pour réaliser sa nouvelle production La légende de Beowulf qui a de quoi épater bien plus qu’un cinéphile. En effet ! Ce dernier fait bien plus qu’adapter un poème épique anglo-saxon, il met en œuvre un film où la motion-capture n’a jamais été maîtrisée à la perfection pour faire plonger les cinéphiles dans une aventure au visuel époustouflant et pratiquement proche à celui de n’importe quel film qui sort de nos jours.
Comme pour Le Pôle Express, le réalisateur tenait à exploiter la psychologie des personnages tout en faisant refléter une dimension humaine dans son œuvre, ce qui est visiblement chose faite rien qu’en découvrant le fameux et colossal Beowulf, un guerrier doté de capacités physiques surhumaines et qui semble ne pas connaître la peur. Et ce dernier est très particulier et a une drôle de façon de penser, rien qu’en le voyant se battre avec un monstre géant hideux à poil, on se pose déjà des questions sur ce dernier et cela nous attire à apprendre plus sur lui et sur ses origines.
Et c’est bien ce qu’on fait pendant le visionnage, on apprend des choses sur lui dans une histoire qui semble vide au début mais qui s’avère intéressante à la fin du film. C’est bien plus qu’un long-métrage où des combats entre Beowulf et des monstres se déroulent, il y a une une malédiction sadique dissimulée dans cette œuvre, le genre de mal qu’on ne voit pas venir pendant le visionnage. Un plateau d’environ 8 mètres sur 10, plus de 200 caméras à la pointe de la technologie et des combinaisons équipées d’environ de 70 capteurs (les nombres m'ont été transmis par un ami), voilà l’équipement qui a été déployé pour donner un aspect graphique très remarquable sur la représentation des personnages, suffisamment assez pour bien reconnaître les acteurs campant tous à merveille leurs personnages.
Rien que pour ça, cette production a tout son intérêt d’être vu puisque c’était l’objectif du cinéaste et il l’a atteint avec succès, que ce soit dans les mouvements ou dans les expressions faciales des protagonistes. Et puis surtout, quand on assiste à des massacres terriblement sanguinaires et diaboliquement gores comme la première attaque de Grendel dans le chalet, ce n'est pas comme si on visionnait des films d’horreur. Des bras qui s’arrachent, des hommes qui se font bouffer vivant, du sang coulant à flot, des êtres qui se font transpercer par n’importe quel objet pointu, tant de choses qui nous horrifient mais qu’on ne peut pas fermer les yeux car le graphisme convertit ces images terrifiantes par des images d’une grande beauté.
Le genre fantaisy est très bien respecté, que ce soit dans les décors, dans les musiques et dans la morphologie des créatures. On est immergé dans une ambiance assez mystérieuse pendant toute la durée du film, c’est comme si on cherchait à nous faire comprendre qu’il se passe un truc alors que ce n’est pas du tout ça. Même si le long-métrage n’est pas un grand film d’action, les scènes de dialogues ne manquent pas de poésie et de sens pour se laisser harper divinement par ce long-métrage avec quelques images assez délicieuses à se régaler comme Angelina Jolie en somptueuse créature à l'allure féminisée et complètement les fesses à l’air.
Sans oublier la magie d'entendre le discours triomphant et aux mots ravageurs de Beowulf dominant avec fierté Grendel, un vrai régal pour nos oreilles. Un film captivant et révolutionnant avec brio la motion capture pour un résultat graphique sublime, même s’il y a quelques lourdeurs qui plombent un peu l’ambiance et un rythme qui peut démotiver n’importe qui à voir le film jusqu'au bout. 7/10
Je suis éventreur, arracheur, tailladeur, gougeur, je suis les crocs des ténèbres, je suis les griffes de la nuit, mienne et force et puissance... JE SUIS BEOWULF !