Ces terres démentes.

Une île Méditerranéenne. Du soleil, du vent et de l’électro. Et Manuli de nous faire une cover toute particulière du fameux mythe de Kaspar Hauser, l’adolescent mystérieux trouvé à Nuremberg en 1826.
Roi espéré, figure quasi christique, il prend ici l’apparence d’un(e) jeune punk(ette) androgyne en survet Adidas, casque vissé au crâne. Silvia Calderoni, performeuse de son état, y prête habilement ses traits d’ange moderne asexué (je n’ai compris qu’au générique que c’était une g0w).
Trouvé sur le rivage par Vincent Gallo (génialement drôle, dans un double rôle bilingue), sheriff barbu de cette peuplade insulaire, Kaspar Hauser va être le centre des intérêts de tous (= quelques personnages tous plus curieux les uns que les autres + quelques mules) et rapidement être élevé au rang d’électro-roi.

Alors oui, c’est « ce genre de films », absurde et apocalyptique, électrique et monochrome (on pense à The American Astronaut ou encore aux 9 vies de Tomas Katz), auquel on peut facilement rester insensible. Malgré quelques tics indé trop prononcés et un ensemble qu’on aurait souhaité encore plus consistant, ce revival de la Légende est foncièrement réussi, pour son atmosphère planante, entre dialogues saugrenus et nappes électroniques by Vitalic, qui s’y mélangent et souvent, s’y substituent totalement.
Et puis visuellement, c’est très beau, et quelques passages sont absolument remarquables (la mini-rave à la fin notamment).
Que le roi danse encore, et attendons le prochain shot de Davide Manueli : il le vaut bien.