Jacen - Trip in Asia

La légende de la libido (2008) – 가루지기 / 120 min.
Réalisateurs : Shin Han-sol - 신한솔
Acteurs principaux : Bong Tae-Gyu – 봉태규 ; Kim Ye-Won – 김예원 ; Youn Yuh-Jung –윤여정 ; 오달수 - Oh Dal-Su.
Mots-clefs : Corée ; Comédie ; Erotisme.

Le pitch :
Au temps de la dynastie Yi, tous les hommes du pays sauf un sont partis à la guerre. Gangsé, jeune homme timide et maladroit, désespère de ne jamais satisfaire aucune femme. Mais un jour, un vieux moine va le transformer en véritable étalon ! Toutes les femmes du village s’agglutinent autour de sa maison dans l’espoir d’être choisies. Ce succès soudain va vite lui apporter des problèmes.

Première impressions :
Trop de films sérieux finissent parfois par peser sur l’humeur et l’énergie. Ce sont souvent des œuvres exigeantes qui demandent le temps de la réflexion et un état d’esprit d’esthète ouvert sur leur magnificence. Seulement, tout amateur de bons films connaît aussi parfois des besoins plus triviaux et, dans ces moments, un bon gros navet des familles fait du bien au ciboulot. Aujourd’hui il sera donc question de paquets chips ouverts négligemment sur la table basse, de doigt gras et de comédie érotico-coréenne, j’ai nommé : La légende de la libido !

Derrière ce titre aguicheur, le second film d’un réalisateur bien peu connu du grand public comme des amateurs, Shin Han-sol, diplômé de l'académie des arts cinématographiques coréens et spécialiste de la comédie potache qui avait déjà officié en réalisant une parodie d’art-martiaux nommée sobrement Art of Fighting. Mouai, autant vous dire que mes quelques espoirs de film drôle et coquin se sont bien vite envolés devant la réalité du bouzin… En gros, La légende de la libido est un film grivois dont les gags se limitent globalement à la taille de la kikounette, au sang qui coule du nez lorsque les hommes sont émotionnés par ces dames et aux pauses mictionnelles format lance à incendie monstrueuse. Pas finaud quoi. J’ai beau savoir que les coréens sont amateurs d’un d’humour très premier degré, je suis toujours surpris par leur capacité à se bidonner devant des gags moins subtils que celui de la mouche qui pète.

Ainsi La légende de la libido nous propose de suivre la destinée du jeune Gangsé joué par Bong Tae-Gyu, l’adolescent qui faisait succomber Moon Sori dans Une femme coréenne de Im Sang-soo. Cette fois le jeune homme est moqué par toutes les femmes du village pour la petite taille de son zguegue (j’aime ce mot d’une rare poésie) et ça n’en fait vraiment pas un type jovial. Heureusement, le jeune homme échappe par miracle à la conscription et se retrouve le seul homme au village au milieu d’un contingent de femmes aux envies XXL. Mieux ! Un vieil ermite lui fait mention de l’existence d’une potion magique lui permettant de se transformer en fantasme de ces dames, de la jeune à la vieille, de la vierge à la lubrique. Il n’en faudra guère plus pour que notre jeune Priape n’honore toutes les maisonnées. Hélas, si l’humour potache prête à sourire au début, le film s’embourbe après la première heure dans une histoire de moins en moins intéressante.

Peu de rythme, histoire d’amour à l’eau de rose, très peu de sexy, j’ai commencé à m’ennuyer ferme passé la moitié du film malgré les prouesses de notre héro champion de jokari-bite (un sport pas encore olympique et qui gagne à rester confidentiel). Pire, tandis que les premières minutes laissaient entrevoir un thème vaguement féministe en faisant des femmes les actrices de leur propres libido, le thème disparaît aussi vite que la trique de notre héro grandit. Ainsi, les femmes ne jurent donc que par la taille et se transforment en sorte d’esclaves de leurs propres désirs et celle qui sera présentée comme l’héroïne sera celle qui restera pure et vierge jusqu’à l’amour ! S’il n’est pas question de se draper dans ma vertu de féministe convaincu, j’aurais aimé que la morale se libère un peu plus des valeurs traditionnelles.

Pour conclure, La légende de la libido est un film trop long qui prête à sourire avant d’ennuyer. Pour tout dire, je ne le recommande pas à grand monde et même s’il dispose d’une belle qualité d’image et d’une réalisation très correcte je ne le recommanderais pas même aux amateurs d’absurde auxquels je préférerais proposer quelques films japonais pas piqué des hannetons. Il restera donc dans le fond de ma dvdthéque jusqu’au moment où un ami aura épuisé son stock de film idiot premiers choix.