Le réalisateur est non loin d’être le pendant chinois du japonais Akira Kurosawa. Je m’explique. Il a popularisé le film de sabre chinois (wu xia pian) au délà de ses frontieres comme Kurosawa avec le film de sabre japonais (gendaï geki). Ils ont eu tous deux une carrière chaotique. Pas forcément artistiquement parlant mais le public n’était pas toujours au rendez-vous. Ils avaient le soucis du détail pour la reconstitution ou la bonne lumière au bon moment par exemple. Et ont été une source d’influence majeure dans leur style respectif.
Et avec King Hu on parle bien de style. La légende de la montagne est absolument magnifique. La lumière est partie prenante de l’histoire, magnifiée par une photographie esthétisée à l’extrême. Ce qui aurait pu être un problême pouvant faire trop pub mais le mélange avec la fanstamagorie donne un coté nébuleux de l’ordre de la réverie collant tout à fait avec les thêmes du film.
On fait face à un film presque féministe tant la Femme est prépondérante et représentée sous différents prismes. Parfois néfastes parfois bienfaisantes, elles sont des personnages forts contrairement à la plupart des personnages masculins qui sont soit veules, naïfs ou peureux.
Et King Hu nous emmene loin grâce à une mise en scène inspirée. Par exemple Les métaphores employées pour signifier l’acte d’amour ou l’utilisation de la fumée. Du Wu xia pian on en retire des scènes virevoltantes mais à la place du sabre, c’est le tambour, Hypnotique et entétant.
Une œuvre teintée de surnaturel et d’une beauté renversante qui toutefois aurait mérité d’être un plus resserré (j’ai vu la version longue de 3h10) et par moment un peu bordélique mais quel voyage !
L’esthétique au service du récit /20