La Légende de Manolo
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La Légende de Manolo

Long-métrage d'animation de Jorge R. Gutierrez (2014)

Bon, j'ai enfin vu La Légende de Manolo qui était sur ma liste depuis un moment, au vue du sujet traité et que j'aime énormément. Ouais bon, la comparaison avec Coco va se sentir à des kilomètres, et pourtant, cela traite certes du même pan de la culture mexicaine, traité de la même façon, mais c'est pourtant bien deux histoire différentes. En effet, l’histoire se conte par une dame travaillant au musée, pour des petits garnements. Cette histoire, c’est la Légende de Manolo. Un petit garçon, Manolo, rêve de devenir musicien mais son père à d’autres projets pour lui. Il veut qu’il devienne matador comme l’étaient ses ancêtres avant lui. Son rival ami Joaquin, quant à lui, rêve de devenir comme son père, un grand guerrier. Mais des combines bien louches vont s’opérer afin de courtiser l’espoir de leur cœur : Maria, leur amie d’enfance qu’ils courtisent depuis toujours.


Une histoire sur la vie et la mort, leurs forces, et leurs faiblesses, et démontrant que l’un ne va pas sans l’autre, pour pouvoir en tirer des leçons sur nos erreurs passées, et montrer qu’il n’est jamais trop tard pour aimer en demandant pardon à ceux à qui l’on a causé du tort. Je dirai que sur ce point-ci, c’est pour moi un quasi sans faute, touchant, poétiques, et marquant, avec une palette graphique digne du réalisateur. C’est un bijou d’animation tout en marionnette de bois, qui se veut bienveillant, et doux, tel un conte de Noël.


Le plus gros point fort du film est selon moi sa beauté ensorcelante à couper le souffle, tant dans le monde des vivants, mais bien davantage dans celui des morts. Un vrai paradis coloré, ou bien sombre, si l’on prend le monde des âmes chéries ou de l’oubli, mais qui toujours garde un charme indescriptible grâce à sa patte graphique. Un vrai moment d’évasion dans le cœur de la culture mexicaine.

De plus, et quelque chose qui m’a tenu à cœur, le film, tout du long, a descendu tout en finesse artistique, les horreurs des corridas, un soi-disant art et culture, qui est juste un acte barbare, et inhumain, et qui ne devrait pas avoir lieu d’être encore aujourd’hui. Et pour ça, merci au film.


Il y a tout du long, de bon rebondissements, des arques de rédemptions bien écrits, tenant la route, et développant à merveille les personnages, afin d’aboutir à la fin un peu prévisible sur le plan général, mais ce n’était pas la fin qui m’intéressait de prime à bord, c’était plutôt la manière dont le film allait tourner pour en arriver là. Et cela dieu que j’ai versé des larmes, surtout sur certains moments, mais où l’œuvre a su s’écrire de façon habile, pour toujours parvenir à ses fins, avec des idées cohérentes et émouvantes

comme le cas où Manolo revient à la vie avec un symbole des plus poignants, et une révélation qui va jouer en sa faveur, en lui permettant de pouvoir continuer la musique, et de le faire pour mettre fin à son combat avec le taureau sans pour autant le tuer. Ce qui va également lui permettre d’affronter sa plus grande peur : s’accepter comme il est, et donner tort à son père, qui va avouer ses erreurs, suite à un pari pour revenir en vie avec le roi du monde des oubliés.

Tout cela à cause d’un enjeu avec le roi du monde des oubliés et la Mort, pour savoir quel prétendant aura Maria en se disputant le royaume de l’autre.

Et c’est le seul souci que j’aie avec le film. C’est écrit de façon mignonne, poétique, tout en douceur et en bienveillance, mais l’amour pour moi, et c’est un peu le même souci que j’aie avec la Belle et la Bête, j’ai l’impression que c’est un amour forcé. Maria, depuis toute jeune, et pareillement pour les deux rivaux, ils sont destinés à un poste, mais Maria, on lui dicte sa vie tout du long, tel que le couvant en Espagne quand elle est jeune, jusqu’à un mariage arrangé dont le seul but est de protéger la ville de la menace rodant,

avec une personne trichant pour cela.

Tout du long je trouve les deux hommes lourds avec elle, qui ne la laisse quasiment jamais respirée, et où son père n’arrête pas de la tanner pour qu’elle épouse celui qu’il juge le plus intéressant sur le plan militaire/stratégique. Toute sa vie elle n’aura eu le droit qu’à se taire et faire ce que l’on attend d’elle, avec des lourdingues qui en plus se foutent d’elle. Elle est forte et ne se laisse pas faire, mais l’histoire de la femme objet que l’on veut absolument avoir dans sa poche même si l’amour est sincère, est selon moi vraiment nocif et désagréable.


Ça a été vraiment mon ressenti, mais il est vrai que ce concept m’horrifie et me met hors de moi. Je dis cela car c’est comme ceci que je le vois, mais un homme aurait été dans son cas, cela aurait été la même chose, et le même ressenti. Elle ne montre jamais que cela la dérange ouvertement, mais elle ne parvient pas à le cacher tout du long. Comparaison à la Belle et la Bête, car même si la Bête est bonne avec elle à un moment, cela n’est pas sans force, entre la torture de son père, et le fait qu’il la cloitre dans son château, tout en devant le supplier et lui montrer les horreurs de Gaston pour qu’il la laisse sortir alors que son village est en danger. Donc c’est un peu le même relent, j’adore le film, Belle doit être celle qui me ressemble le plus dans les princesses Disney, et justement, cela me fait mal, car même si elle a pu profiter de la vie dans ce château, elle a toujours été emprisonné, avec des sbires n’aspirant qu’à les mettre ensembles pour qu’ils retrouvent leur liberté, et sans pouvoir revoir son père pendant tout ce temps. Et même si cela se calme sur la fin, comme dans Manolo, je n’arrive pas à passer outre ce concept, car je n’arrive pas et ne peut pas interpréter la chose différemment vue comment cela est montrer dans les films en question.


Sinon les seules similitudes à Coco ou plutôt que Coco a "repris", serait ben le jour de la fête des morts, et les ambiances et décors, vue qu’ils ne peuvent pas tellement modifier quoi que ce soit, vue que c’est ainsi que ça se passe. Après Coco on suit un petit garçon qui essaie de comprendre les vérités cachées sur sa famille, là où on suit un adulte, qui veut tout faire pour sauver son village en recherchant à conquérir la main de celle qu’il aime. Et certes la musique est au cœur de tout ceci, mais dans Coco c’est la source principale du scénario, là où dans Manolo elle est présente aussi, car c’est la culture mexicaine, mais elle est présente pour accompagner le récit non pour être en son cœur.

Garfieldthecat
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le 18 juin 2023

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