Y'a de l'idée
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Sur le principe, voir les russes s'essayer aux « superproductions », pourquoi pas et financièrement, « La Légende de Viy » a été une belle opération. Seulement, artistiquement, vouloir copier les américains avec moins d'argent et moins de talent, c'est beaucoup plus compliqué. D'ailleurs, les « meilleurs » (vraiment entre guillemets car j'apprécie Jason Flemyng et Charles Dance) n'étaient pas disponibles car ce casting hybride entre seconds rôles anglais et « stars locales » (du moins est-ce que j'ai compris) fait une drôle d'impression, pas moins toutefois que ce village slave parlant un anglais presque impeccable, la barrière de la langue n'étant donc jamais un problème.
Certes, il y a un effort de reconstitution, les décors faisant pas mal illusion, la photographie témoignant également d'un travail de qualité. Dommage que ces efforts soient sabordés dans les grandes largeurs par deux problèmes majeurs : la réalisation et SURTOUT le scénario. Quelle erreur d'avoir confié le projet à Oleg Stepchenko, semblant presque à l'agonie tant certaines scènes sont ratées, que ce soit par un découpage parfois très approximatif ou une caméra bougeant souvent inutilement, cette utilisation de la 3D s'apparentant plus à un gadget qu'autre chose. La technique semble peu maîtrisée, tout comme les effets spéciaux, exception faite de
la transformation assez « gore » des camarades de table de notre héros.
Ce ne sont toutefois presque que des détails vu l'inanité du récit, aux fondations pourtant solides (Nicolas Gogol, rien que ça), mais souvent incompréhensible tant il est foutraque, mal construit, mélangeant sans habileté réalisme et fantastique, se perdant régulièrement vers des chemins ne menant nulle part, ce choix grotesque de faire en sorte que quasiment tous les personnages aient la même tête, si bien que j'étais régulièrement perdu pour savoir qui était qui
(et ce jusqu'au dénouement, où j'ai carrément confondu deux acteurs, faussant totalement mon ressenti ! Grande première).
C'est d'autant plus dommage car cette idée de
manipulation derrière des éléments surnaturels est souvent efficace,
notamment dans certaines aventures de Sherlock Holmes (je pense à celle de Guy Ritchie et au « Secret de la pyramide »), même s'il ne faut pas être grand clerc pour deviner qui est derrière tout ça. Quant aux apparitions de Viy, elles sont aussi lourdaudes que dispensables (design compris). Bref, si l'entreprise pouvait charmer sur le papier, le film convainc finalement aussi peu dans son identité russe que ses velléités internationales : en espérant que sa suite « chinoise » et ses seconds rôles prestigieux montreront nettement plus de rigueur côté écriture et réalisation.
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le 11 sept. 2021
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