Un chouette épisode qui continue de construire le personnage de Zatoichi avec élégance. Shintaro Katsu y est une nouvelle fois magistral apportant à son personnage le charisme nécessaire pour rendre crédibles les passages surréalistes où il se défait de ses adversaires en un clignement d'oeil. Quel plaisir inaltéré suscitent les mises à mort ravageuses infligées par un Zatoïchi à la force presque surhumaine. Tout le final du film va dans ce sens. Le masseur est invincible, comme si la mort était son allié le plus fidèle.
Un compagnon dangereux qu'il tente d'appréhender différemment, ou tout au moins d'en oublier l'existence le temps d'une rencontre. Toute la relation le liant à son hôte-médecin est à ce titre très intéressante puisqu'elle lui permet de se forger encore un peu plus. L'altruisme dont fait preuve cet homme qu'il ne connaît pas l'inspire, il tentera même, avec succès, de l'imiter ensuite. Mais bien vite, la voie du sabre, et sa sombre réalité, se rappellent à lui.
Sans livrer un film virtuose, Kimiyoshi Yasuda s'en sort avec les honneurs en composant de jolis éclairages qui créent des ambiances particulièrement graphiques. Sa réalisation très carrée permet à Zatoïchi de véritablement impressionner lors des différents combats ultra violents qui le mettent en scène jusqu'à une exécution finale particulièrement marquée par le sang et les cris. Zatoïchi y est intouchable, sans état d'âme, traquant ses proies comme un prédateur impitoyable pour les punir de la plus rude des manières.
De quoi faire de cet opus un film très vif, intéressant d'un point de vue thématique même s'il lui manque peut-être un soupçon d'adversité ainsi que des ennemis plus développés. En l'état, il est difficile de s'inquiéter du devenir du masseur, ceux qui sont censés lui ôter la vie font bien trop pâle figure.