Voilà un épisode plutôt sombre et sanglant. Est-ce pour marquer une rupture avec les précédents films ? En effet, ce 16ème volet est le premier produit par Katsu Productions. Mais rien n'est sûr car d'autres épisodes furent sanglants, même si ça n'allait pas aussi loin. J'ai hâte de voir les prochains volets pour savoir.
Le scénario est donc assez sombre puisqu'on nous expose un village rempli de couards, de traîtres et de riches profiteurs. Zatoichi, quant à lui, est ému de découvrir un parrain droit et décide de suivre son exemple. Cet aspect, déjà abordé auparavant, est ici exploité un peu longtemps, mais sans réelle profondeur, puisque cette vie de droiture n'est narrée qu'au travers de courtes situations. De plus, le scénario présente plusieurs scènes misérabilistes, où l'on voit les pauvres s'apitoyer sur leur sort ou bien Zato se prendre une raclée sans broncher. En même temps, cela choque le spectateur et cela permet d'approfondir la psychologie de notre masseur préféré qui surprend lorsqu'il admet qu'il cède facilement à la colère en partie parce qu'il est aveugle et que les voyants peuvent l'agacer. Un autre souci concerne le rythme du film. L'histoire est plutôt intéressant,e mais à cause de cette ellipse temporelle et d'un manque de conflits résolvables (puisqu'on plonge en plein misérabilisme), le spectateur a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose.
Une fois de plus, la mise en scène est assez plaisante. Quelques effets ratés, dont les sanglants qui sentent la peinture à plein nez. N'empêche que le côté gore fonctionne assez bien en soi ; en revanche, ça dénote par rapport aux autres films bien plus soft. Les acteurs sont toujours aussi bons et sont aidés par des costumes et décors qui reflètent une maîtrise de la reconstitution.
Bref, un épisode qui se regarde mais qui souffre tout de même de quelques creux narratifs et d'une ambiance lorgnant au final plus sur le misérabilisme que le glauque.