Une fois de plus nous retrouvons notre antihéros solitaire, Zatoichi, pris dans des situations compliquées. Après avoir tué un homme endetté pour le compte d’un parrain, il découvre qu’il avait une sœur et surtout qu’elle était le véritable enjeu de cette affaire. Considérant avoir une dette envers elle, il se fait son protecteur. L’histoire est simple mais parsemée, comme d’habitude, de séquences d’action, humoristiques ou de rencontres et d’événements divers.
Zatoichi est toujours autant soupe au lait c’est ainsi qu’il tue un yakuza l’ayant nommé pour la troisième fois « aveugle de mes deux », je ne sais pas ce que ça donne en japonais… mais l’expression ne plaît pas à Ichi : « tu l’as dit une fois de trop ». Le yakuza y passe sans état d’âme !
Pris en flagrant délit de tricher, je n’ai encore jamais vu Zatoichi dans une aussi mauvaise posture depuis le début de la saga. Enroulé dans un rouleau de paille, immobilisé, sans son sabre, il va être jeté à l’eau. Cela donne lieu à une séquence assez drôle dans laquelle il réussit à se relever tandis qu’on ne voit de lui que les pieds. Vous ne me croirez sûrement pas, mais il réussit à s’en sortir une fois de plus, même sans son sabre ! Invincible, je vous dis !
Une séquence nous donne l’impression d’être plongés dans un western, on y retrouve le même genre de tension. Zatoichi fait face à son adversaire, les regards sont tendus, ou plutôt pour Zatoichi, les oreilles ! Les mains sont crispées non pas sur des colts mais sur les sabres, prêts à frapper. Séquence suivie d’une autre dans laquelle Zatoichi cavale pour la première fois à cheval. Tout cela confère une petite saveur de western bienvenue.
Enfin à signaler la grosse bataille finale incontournable. Elle a cette particularité de se dérouler, en partie, dans le noir. Nous ne voyons rien, sinon Zatoichi qui se trouve éclairé par un projecteur lumineux. Cela donne une atmosphère surréaliste. Il y a également la scène inévitable de duel, elle se déroule au son des tambours ce qui handicape Zatoichi qui entend mal les déplacements de son adversaire. En parlant de batailles, j’en profite pour faire une remarque que je n’avais pas encore faite : Zatoichi a une manière bien personnelle de se battre et de tenir son sabre. Alors que tous les autres autour de lui, le brandisse, lui le tient fermement orienté vers le bas et donne ses coups de haut en bas et non de bas en haut. Technique qui a l’air efficace parce qu’en général personne n’y réchappe !
Les Tambours de la colère est un épisode sympathique de la saga avec les ingrédients ordinaires : le méchant parrain, la romance, les batailles, les scènes d’adresse mais aussi à présent cette ballade plaintive qu’on retrouve pour le troisième épisode consécutif. La mélodie, superbe, est la même et les paroles changent tout en reprenant les mêmes thèmes, ceux de la mort, de la solitude, de la condition du yakuza :
Tu vas de pays en pays, poussé par le vent, vagabond solitaire. Quand ton heure viendra, toi qui a toujours été seul, c’est encore en solitaire que tu mourras !