Zatoichi est poursuivi par cinq mercenaires. Ces derniers tuent une femme à sa place, le croyant dans un palanquin. Le bébé de la femme reste sur le carreau. Se sentant coupable, notre héros ramène le bébé à son père, mais ce fichu nourrisson est diablement attachant.

J'ai passé un très bon moment en regardant ce film, même si j'avais parfois un peu honte de marcher dans le pathos autour du bébé, moi qui n'ai aucune attirance pour ces êtres.

ça commence déjà bien, avec un groupe d'aveugles arrêtés par des mercenaires brutaux, qui répondent tous s'appeler Ichi (Zato voulant dire aveugle, je crois). Ils cachent en fait Zatoichi. Il y a de beaux paysages champêtres japonais (scène de l'épouvantail), et aussi une vache de scène de combat dans une ruelle, mais ce n'est pas un film très baston.

Le centre du film, c'est le lien qui se lie entre Zatoichi et le bébé. On aime ou on n'aime pas. Il y a des vannes sur les couches (le chemin parcouru est signifié par 5 ou 6 inserts de couches jetées le long de la route, dans un fossé, etc...), il y a des moments comiques liés aux couches (Zatoichi pique un vêtement d'épouvantail, des drapeaux, etc...). Le bébé pisse sur deux ou trois personnes dans le film (dont un couple de sumos qui mènent la vie dure à Zatoichi). Oui, c'est scatologique, mais dans une série marquée par son dépouillement, ça change un peu.

Surtout, on comprend la solitude du héros : il parle au bébé comme à un compagnon, en est jaloux comme une femme ; il trouve une improbable maman d'adoption dans une détrousseuse sauvée sur la route (une belle idée scénaristique).

Après, le hiatus entre le bébé inoffensif à côté duquel se passe souvent des combats sanglants (dans une scène, Zatoichi se bat tout en changeant sa couche) n'est pas très original pour les fans de la série "Baby cart". Cela dit, après avoir vérifié les dates, le film est antérieur de six ans à la naissance de la BD "Lone wulf and cub", c'était donc original à l'époque. Evidemment, Zatoichi doit abandonner le bébé bien malgré lui, et la dernière séquence le montre partir, le coeur gros, vers l'horizon.

Pour résumer, un Zatoichi distrayant, avec un peu plus de pathos que d'habitude et des idées originales, bien menées. Les vannes scato me bloquent un peu.
zardoz6704
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Road movie japonais

Créée

le 9 déc. 2012

Critique lue 272 fois

zardoz6704

Écrit par

Critique lue 272 fois

D'autres avis sur La Légende de Zatoichi : Voyage meurtrier

La Légende de Zatoichi : Voyage meurtrier
oso
6

Father or not father ?

Un poil déçu par ce troisième épisode de l'intégrale Wildside (8ème de la série), je m'attendais à une oeuvre vraiment plus marquée visuellement, Misumi étant derrière la caméra. Mais pour le coup,...

Par

le 14 sept. 2015

5 j'aime

La Légende de Zatoichi : Voyage meurtrier
abscondita
7

« Fichez-moi la paix, je le change ! »

Ce 8e épisode de la saga est réalisé par Kenji Misumi qui avait réalisé le premier épisode. Voyage meurtrier est riche en surprise ! On n’avait pas encore vu ça ! Voici que notre Zatoichi...

le 24 mars 2022

3 j'aime

6

Du même critique

Orange mécanique
zardoz6704
5

Tout ou rien...

C'est ce genre de film, comme "La dernière tentation du Christ" de Scorsese", qui vous fait sentir comme un rat de laboratoire. C'est fait pour vous faire réagir, et oui, vous réagissez au quart de...

le 6 sept. 2013

57 j'aime

10

Black Hole : Intégrale
zardoz6704
5

C'est beau, c'est très pensé, mais...

Milieu des années 1970 dans la banlieue de Seattle. Un mal qui se transmet par les relations sexuelles gagne les jeunes, mais c'est un sujet tabou. Il fait naître des difformités diverses et...

le 24 nov. 2013

43 j'aime

6

Crossed
zardoz6704
5

Fatigant...

"Crossed" est une chronique péchue, au montage saccadé, dans laquelle Karim Debbache, un vidéaste professionnel et sympa, parle à toute vitesse de films qui ont trait au jeu vidéo. Cette chronique a...

le 4 mai 2014

42 j'aime

60