Quand on pense cinéma de propagande et Sergueï Eisenstein ressort souvent (et à juste titre) Le Cuirassé Potemkine ou La Grève. Or, existe-t-il un manifeste plus précis, plus fou, plus fascinant que La ligne générale ?
Via une charte marxiste claire, le quatrième film du cinéaste soviétique est un brûlot politique visant à montrer les bienfaits de la collectivisation des terres agricoles, une ode aux machines nouvelles, au soulèvement du peuple.
Au préalable Eisenstein s’attache à décrire le quotidien miséreux des paysans exploités par les koulaks, de façon proche du documentaire. Puis l’idée d’une coopérative naît, la colère gronde, le mouvement se met en place.
Marfa, une jeune paysanne, devient la cheffe de révolte du village et crée un kolkhoze. Les vaches sont partout. Du lait coule en abondance. Une écrémeuse leur permet à tous de s’enivrer de crème blanche, le sourire béat. Ça devient quasi orgiaque. Visuellement le film est dingue. Son montage, merveilleux.