On pourra dire ce qu'on veut de Terrence Malick, qu'il peaufine ses films jusqu'à en devenir pompeux à outrance ( et on pourrait avoir raison ) ou qu'il cherche de la poésie là où il n'y a que du vide ( et on pourrait avoir tort ), mais s'il y a une chose à retenir de ce film, c'est qu'il va complètement à contre-courant de tout le reste.
On pourrait penser regarder un film de guerre patriotique banal, parlant de la bataille de Guadalcanal au lieu du débarquement. Soit.
On s'attend à voir des soldats fiers de se battre, bravant l'enfer, certes, mais toujours la mâchoire carrée et le regard fixé vers l'avenir radieux des état-unis d'Amérique.
Mais ce que j'ai vu, c'est que ce film n'a rien à voir avec un film de guerre. Le conflit n'est qu'un bruit de fond, tantôt assourdissant, tantôt lointain, suivant les pensées rêveuses d'un homme presque entièrement décalé du conflit qui se joue autour du lui.
Ce qu'on m'a montré du doigt, ce n'était pas la colline imprenable, la cruauté de la guerre, l'horreur créée et subie par les hommes, mais on me faisait voir tout le reste.
J'ai évidemment commencé par remettre en doute le sens de la guerre, par voir la beauté de la nature mais ensuite j'ai compris qu'il y avait un lien entre les deux, que la beauté que je contemplais n'avait de sens que parce que la mort était proche.
Que de ce fait, il ne tenait qu'à moi de trouver les choses qui comptent, que ce soit la nature, la saveur d'un instant, une connexion avec quelqu'un d'autre, ou sortir de la boite dans laquelle nous nous croyons libres.
Peut-être que j'y ai vu des choses qui n'étaient pas là, mais ce que je peux dire, c'est que ce film m'a donné à réfléchir, bien après l'avoir vu.
Et j'ai parlé de contre-courant, parce que clairement, il y a beaucoup trop de films que j'ai oublié et bien trop peu qui me sont restés dans la tête comme celui-ci.
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