Quand l'ennui l'emporte sur l'émerveillement
Film considéré comme « contemplatif », les images de la Ligne rouge, tournées sur une île paradisiaque, sont absolument sublimes. Du bleu de l’océan au vert de la forêt, Malick nous propose une véritable fresque naturelle.
Cependant, malgré cet orgasme visuel, le reste n’est pas du tout satisfaisant pour un long métrage bénéficiant d'un budget de 52 millions de dollars.
Tout d’abord, le choix du scénario est contestable : adapter le roman de James Jones était-il judicieux ? Pour apprécier la beauté des plans oui, mais pour se divertir beaucoup moins. En effet, le rythme est lent au possible et l’ennui l’emporte très vite sur l’émerveillement.
Par ailleurs, quel est l’intérêt de payer une fortune des superstars telles que Travolta ou Clooney, entre autres, au vu de leur importance dans l’histoire ? Attirer le plus de spectateurs je suppose. Néanmoins, leurs rôles se résument à de simples banalités que deux acteurs méconnus mais talentueux auraient pu tenir aisément.
De plus, la psychologie des personnages est quasi-inexistante si ce n’est via des flashbacks grotesques, où les soldats se contentent d’enlacer leur dulcinée, ou encore via des voix-off ridicules qui tentent, en vain, de faire de la poésie existentielle.
Ainsi, comme Malick ne s’attarde sur aucun personnage en particulier, la mort du supposé héros de l’histoire est anecdotique. Ni émotion, ni ressenti. Rien.
Pour finir, si La Ligne rouge veut montrer la beauté de la nature tout en dénonçant l’horreur et l’absurdité de la guerre ainsi que du vice humain, ce n’est clairement pas une réussite. En dépit d’un budget moins important, de nombreux films traitant du même sujet sont beaucoup plus aboutis que celui-ci.