Adaptation cinématographique du roman de Stephen King, La Ligne verte est un film magnifique se déroulant dans le couloir de la mort d’un pénitencier. John Coffey "comme le café, mais ça ne s’écrit pas pareil" est un colosse accusé d’un double meurtre d’enfants et qui a des pouvoirs d’empathie surnaturels. Capable d’aspirer la douleur des gens, et de ressentir leurs émotions, la personnalité de l’homme tranche avec les faits qui lui sont reprochés.
Le film n’a pratiquement que des qualités. L’histoire est ingénieuse. Le scénario est bien ficelé, chaque élément semble être à sa place. Les personnages sont captivants, avec des personnalités qu’on adore et qu’on déteste littéralement. L’ambiance visuelle est efficace.
J’ai adoré le casting cinq étoiles. Tom Hanks est parfait comme d’habitude. Michael Clarke Duncan est exceptionnel. Ils nous jettent les émotions à travers l’écran de manière directe. David Morse est très bon (mais il m’a un peu traumatisé dans Dancer in the Dark, et j’ai un peu de mal à le retrouver dans un autre rôle). Sam Rockwell, que je ne connaissais pas, est marquant. Barry Pepper est magistral. Ça y est, je l’adore Je l’avais déjà beaucoup aimé dans Le soldat Ryan, et là, il démontre que c’est un grand acteur.
Un élément en particulier du film ne me satisfait pas. Le fait que le pouvoir de Coffey soit explicite. J’aurais préféré que sa magie (pour ainsi dire) soit suggérée, sans qu’elle soit imagée par cette poussière noire. Je trouve que le film aurait eu encore plus d’impact, s’il ne s’était agi que d’une forme d’empathie extraordinaire. La séquence avec la bonne femme du gardien Moores, Melinda, atteinte d’une tumeur, manque de nuance. C’est trop direct. J’aurais préféré que les choses soient plus subtiles et que tous les gardiens comprennent que Coffey est un être d’exception d’une autre manière.
C’est ce qui a bloqué mon coup de cœur. Toutefois, l’émotion est réellement au rendez-vous, avec une force incroyable. C’est sûr, La Ligne Verte est un chef d’œuvre remarquable. Sans doute la meilleure adaptation d’une œuvre de Stephen King. Et j’apprécie beaucoup le travail du réalisateur, Frank Darabont, qui m’avait déjà impressionné avec le film Les Évadés.