MOUILLE CETTE P***** D'EPONGE, B***** DE M*****, ESPECE DE C***** !
Je n'ai pas pu décrocher mes yeux de l'écran c'est vrai, mais ça n'en fait pas un bon film. Certainement pas.
Comment le critiquer ? Le plus simple me semble encore une liste de défauts. Alors allons-y :
- Le message : malgré la dénonciation lacrymale de l'Injustice avec un grand I, le film n'est certainement pas contre la peine de mort, à peine la met-il en question. Donc dans le genre critique de la société on repassera, ça reste vachement conservateur (les autres critiques négatives développent très bien cet aspect).
- En lien avec le premier : le film est bourré de bonnes considérations chrétiennes, qui vont avec le côté conservateur. Si y a un problème, Dieu va le régler et si Dieu peut pas, bah tant pis c'est comme ça, en tout cas c'est pas vraiment à nous de le régler, nous on est juste des gentils gardiens de prison.
- Si il n'y avait que ça encore… Mais cette foi chrétienne se décline en un super-pouvoir détenu par celui qui devait être le super méchant (mais qui en fait est le super gentil), John Caffey, comme si il y avait besoin de ça pour nous prouver que vraiment il EST très gentil. Donc on a droit aux effets spéciaux et toute la panoplie SF pendant que le gentil noir guérit des gens.
- Ah oui parce que ce John Caffey, il est noir (le seul du film ?) et il est gentil. Donc c'est bien, on essaie de montrer que les noirs sont des victimes innocentes mais du coup on tombe dans un autre stéréotype, le mythe du bon sauvage. Le détenu est bon, ne ferait pas de mal à une mouche, mais il a l'air de n'être que ça, de n'avoir aucune consistance, aucune envie ou capacité de rébellion, presque de se plier gentiment à sa situation injuste (parce que les noirs ont l'habitude après des siècles d'esclavagisme, c'est ça ?). Un peu un Uncle Tom quoi.
- Et on nous fait pleurer avec autant de délicatesse qu'une bombe lacrymo : cette scène où le gars à la souris meurt dans d'atroces souffrances parce que le méchant gardien fils de riche a "oublié" de mouiller l'éponge. On a donc droit à 1/4 d'heure (j'exagère certainement mais cette scène m'a vraiment fait le détester) d'étincelles et de râles dans une agonie qui n'en finit pas (pour bien montrer cette fois à quel point un gardien peut être méchant). Je me suis sentie torturée gratuitement.
Bref, une foule de bons sentiments pas clairs, de personnages grossiers, pour un cocktail indigeste. Dommage, j'ai bien aimé le vieux et sa souris. Une jolie histoire.